Université Saint-Louis - Bruxelles
English
|

POLS1252 - Séminaire penser l'humain : perspective anthropologique



Crédits : 4

Professeur :
Mode d'enseignement :
Présentiel, deuxième quadrimestre, 30 heures d'exercices.

Langues d'enseignement :
Français. Eventuellement l'anglais passif (lecture de textes en anglais).

Objectifs d'apprentissage :
Quatrième et dernier des séminaires inscrits au programme des filières POLS, celui-ci (destiné prioritairement aux étudiants de la filière sociologie et anthropologie) en poursuit les objectifs généraux, à savoir une initiation aux textes de base en sciences humaines et sociales, ainsi qu'une acquisition des compétences méthodologiques indispensables au travail universitaire et scientifique.

Plus précisément, on peut distinguer un versant thématique et un versant méthodologique.
Sous l'angle thématique (ou conceptuel), les étudiants seront introduits à l'étude rigoureuse et à une appropriation critique de textes traitant de la question de l'humain, dans une perspective anthropologique au sens large, en ayant le souci de l'ouverture interdisciplinaire et établissant des liens avec des enjeux contemporains.
Du point de vue méthodologique, les étudiants apprendront à maîtriser les règles de la communication orale (exposés) et de la discussion scientifique. En d'autres termes, en plus de comprendre les textes et de pouvoir définir les concepts-clés, les étudiants devront être capables de se débrouiller avec la construction de la pensée scientifique (utilisation de concepts, problématisation), de même qu'ils seront incités à se rendre compte, lorsqu'ils débattent, que leurs "prises de position" les situent dans un "espace de positions" déjà intellectuellement constitué et articulé.

Prérequis :
Pour le programme de Bachelier en histoire :

Pour le programme de Bachelier en langues et lettres françaises et romanes, orientation générale :

Pour le programme de Bachelier en philosophie :

Pour le programme de Bachelier en sociologie et anthropologie :


Corequis :
Pour le programme de Bachelier en sociologie et anthropologie :


Contenu de l'activité :
D'une année à l'autre, le contenu du séminaire peut varier au niveau des problématiques et des textes retenus. Toutefois, les grands axes restent les mêmes :

I. Approche de l'anthropogenèse, c'est-à-dire du processus d'hominisation, à travers la prise en compte de deux facteurs importants : les outils et le langage. A travers la question de la technique et du langage articulé, c'est aussi la question des formes d'organisation sociale et de la culture qui est posée. Cela amène à comparer la condition humaine et la condition animale (notamment sur base de l'éthologie des grands singes), et à interroger le rapport entre culture et nature (facteur environnemental, facteur biologique / génétique, débats autour de l'évolution des espèces...). 

II. Approfondissement de la question des anthropotechniques, c'est-à-dire du rôle joué par les innovations technologiques - depuis le processus d'hominisation jusque dans le contexte actuel. Dans un premier temps, la question des techniques, en lien avec des formes d'organisation sociale, est abordée sous l'angle d'une anthropologie sociale et culturelle, à travers des travaux portant sur le néolithique, l'invention de l'écriture, l'apparition des sociétés différenciées et stratifiées (les inégalités sociales, la forme Etat...), etc. Ensuite, dans un deuxième temps, des innovations technologiques récentes sont prises comme analyseurs (d'une part, l'informatique et l'intelligence artificielle, les sciences cognitives et les neurosciences; d'autre part, la biologie génétique et les technologies de la vie, en lien avec les risques d'un nouvel eugénisme et du «biopouvoir»...). 

III. A travers la catégorie d'«historicité(s)», il s'agit de voir comment les sociétés actuelles se représentent et conçoivent l'action qu'elles peuvent avoir sur elles-mêmes. Deux questionnements peuvent être privilégiés (de manière non exclusive) : primo, comment interpréter la tension existant entre, d'une part, des visions en termes de «crise du progrès», voire de «déceptions à l'égard d'une certaine modernité», et d'autre part, l'impression que la dynamique des techniques n'a jamais aussi prégnante, obligeant à inventer de nouvelles formes de vie (sur un plan social, culturel, personnel...), en lien avec des défis considérables, notamment écologiques ou environnementaux; secundo, comment évaluer, d'un point de vue sociologique et anthropologique, les discours qui se focalisent sur l'individu («individualisme», «psychologisation», «désinstitutionnalisation», «modernité liquide», etc.), au point de manquer les logiques institutionnelles qui rendent ces discours possibles, dans un contexte marqué par une transformation du rôle de l'Etat et du marché (globalisation, «nouvel esprit du capitalisme», etc.), appelant sans doute une nouvelle forme de pensée critique ayant une prise sur les enjeux du présent. 

Le séminaire sera structuré à partir des axes suivants :

I. La fin du grand partage nature / culture ? (cf. la condition humaine par rapport à l'animalité; apports de la paléontologie et de l'éthologie; l'émergence de la culture et la question de l'origine des langues; l'importance du langage humain et sa caractérisation; double articulation et fonction symbolique; l'imaginaire, la métaphore : concevoir ce qui n'est pas… ; alors que l'animal s'adapte à un environnement donné, l'humain habite un monde qu'il a contribué à construire symboliquement et techniquement…).

II. La question des techniques et des artefacts (outils, objets…). L'homme et la machine. Interprétations du développement des technologies. Approches «technophiles» vs. approches «technophobes». Étude de cas n° 1 : enjeux liés aux sciences cognitives et à l'étude du cerveau humain (neurosciences, l'ordinateur et l'IA, modèle computationniste vs. modèle connexionniste, la question du rapport du corps et de l'esprit, la corporéité ou la chair et l'engagement dans un monde, implications épistémologiques : causes vs. raisons…). Etude de cas n° 2 : enjeux liés aux nouvelles technologies de la (re)production de l'humain (PMA, génétique, clonage, eugénisme et biopolitique… ; la mise en cause de la distinction entre normal et pathologique; la santé mentale et les psychotrophes; implications épistémo-politiques : le débat essentialismes vs. constructivismes en passe d'être dépassé par de nouvelles formes de constructivismes naturalistes ? enjeux éthiques et politiques).

III. Nouvelle clinique psy et transformations du lien social. La mutation du sujet contemporain à travers quelques indications et tendances fournies par la clinique et les psychothérapies. Glissements de la névrose classique; nouveaux troubles parfois désignés à travers la catégorie d'«états-limites». Un apport : Winnicott, l'objet transitionnel et le jeu créatif. Élargissement socio-anthropologique : un sujet, ça ne tient pas tout seul. Importance des objets-supports et de la relation à l'autre. De l'objet transitionnel à l'espace potentiel («le lieu où nous vivons», qui est aussi le lieu où prennent place l'expérience créative ainsi que le rapport à autrui; à rapprocher du concept phénoménologique de monde de la vie). Prolongements socio-anthropologiques (notions de dispositif, de médiation…). Approche de la notion de désir. Quel «malaise» dans les relations ? Perte de la bonne distance ? Y a-t-il lieu de parler de «crise du sens» ? Approche critique des discours sur la crise du symbolique ou la désymbolisation…

Activités d'apprentissages prévues et méthodes d'enseignement :
Groupe d'une vingtaine d'étudiants.
Pédagogie «de proximité», supposant l'implication active de l'étudiant dans le processus d'apprentissage. Travaux de lecture de textes, de recherches bibliographiques, de rédaction de documents. Communications orales suivies de discussions. Le dispositif prévoit une entrevue des étudiants avec le professeur afin de s'assurer qu'ils maîtrisent bien les enjeux du travail qu'on leur demande de faire.

Méthodes d'évaluation :
Le séminaire lui-même fait l'objet d'une évaluation périodique en cours de semestre.

Quant aux prestations des étudiants, elles sont évaluées, d'une part sur base des travaux réalisés pendant le semestre, et d'autre part à l'examen, où l'on vérifie les compétences et connaissances acquises individuellement. La prestation principale est l'appropriation et la présentation orale d'un corpus de textes sur une question ou thématique particulière. Des prestations complémentaires ou annexes, précisées en début de séminaire, viennent se greffer sur ce travail principal. Il est à noter que la participation active et la qualité méthodologique des interventions orales sont prises en compte pour l'évaluation des performances des étudiants. La présence régulière aux séances du séminaire est dès lors requise. L'ouverture d'esprit, le sens critique, la curiosité intellectuelle (attestée notamment par la lecture de la presse) sont par ailleurs des qualités qui seront valorisées.

Bibliographie :
Fournie en cours de séminaire.

Autres informations :
Documents fournis par le professeurs et recherches bibliographiques par les étudiants. Des supports iconographiques ou filmographiques peuvent être utilisés.