Portrait d’Olivia Nederlandt,

chercheuse en droit de l’exécution des peines

Entre la coordination et la rédaction du journal Le Marais, l’organisation de la première Revue de droit depuis des lustres au sein de l’institution, et l’obtention du prix du bac avec son amie Marie-Sophie de Clippele, Olivia Nederlandt a étudié le droit à Saint-Louis. Deux éléments déclencheurs de la voie qui allait devenir la sienne : le cours de procédure pénale de Damien Vandermeersch, inspirant, et la visite de la prison de Forest organisée par Christine Guillain dans le cadre de l’un de ses cours, déroutante.

Notre chercheuse en droit pénal est engagée, passionnée, en combat permanent contre l’injustice et la désinformation. Son sujet de thèse : le tribunal de l’application des peines, entre réinsertion et gestion des risques. Dans le monde fermé et étanche des prisons, aucune barrière ne semble arrêter Olivia dans sa quête absolue de casser les préjugés et travailler à un monde plus juste.

Petite, on l’appelait « la syndicaliste ». Ce n’est pas pour rien, semble-t-il. Sensible aux injustices, elle se donnait pour mission de défendre les plus faibles. Il y a parfois des vocations si fortes qu’elles s’imposent à vous. Après son master à l’UCL, et un master complémentaire à Leyde en droit international public et pénal, Olivia a entamé le Barreau à Nivelles, puis Bruxelles. Elle était de celles et ceux qui courent d’une audience à l’autre, qui sautent d’un cas à l’autre, qui enchaînent les dossiers les uns après les autres. En soirée, ou parfois même le weekend, place aux « visites-prison » et aux permanences « SALDUZ » dans les commissariats.

En parallèle, Yves Cartuyvels, professeur de droit pénal à Saint-Louis, avait engagé Olivia comme assistante dès sa première année de Barreau. Après sa troisième année, elle dépose un projet de thèse, largement inspiré de son expérience précédente. Son sujet : «  La fonction de juger en matière d'exécution des peines : un « juge contrôleur » entre protection effective des droits des personnes condamnées et gestion des risques » pose la question du profil du juge du Tribunal de l’application des peines. Ce tribunal, créé il y a 10 ans, siège dans les prisons et a pour mission de prendre les décisions concernant les différentes manières d’exécuter sa peine hors de la prison (surveillance électronique, libération conditionnelle, …), mesures censées favoriser la réinsertion des détenus. La thèse d’Olivia vise à identifier les critères qui font réellement pencher la balance dans la décision du tribunal. Actuellement, notre chercheuse récolte les informations, en assistant aux séances des tribunaux de l’application des peines à travers tout le Royaume (Bruxelles, Wallonie et Flandre). Elle tentera ensuite de compiler et analyser ces informations dans une thèse financée par le FNRS, dont le dépôt est prévu en 2019.

Le peu de temps qu’il lui reste, Olivia le passe… à la prison de Saint-Gilles. Elle fait partie d’une équipe de citoyens bénévoles, la Commission de surveillance de la prison de Saint-Gilles, qui consacre son temps à observer - et dénoncer - les conditions de détention, et à tenter de rétablir un contact entre détenus et direction de la prison. C’est Marie-Françoise Rigaux, professeure de droit à Saint-Louis, qui l’a fait entrer dans ce réseau. Son combat contre la désinformation et les préjugés passe par la communication. Vis-à-vis du grand public et du ministre de la justice – un rapport est notamment publié chaque année et envoyé au ministre –, mais également vis-à-vis des étudiants de Saint-Louis. Elle déconstruit les préjugés avec les étudiants en leur proposant des casus qu’elle a elle-même dû résoudre sur le terrain.

A la question «  que cherchez-vous sans jamais le trouver ? », c’est « la réponse à cette question » qui sort tout naturellement. Mais, il y a un mais, Olivia n’est pas du genre à lâcher l’affaire : quand elle cherche, elle cherche, jusqu’à ce qu’elle trouve. Alors Olivia, tu l’as trouvée la réponse depuis l’interview ?

Plus d’infos ? Olivia en quelques dates.

EF

Publié le 20/03/17