Université Saint-Louis - Bruxelles
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Portrait d'Anne Bardet,

doctorante en philosophie

 

« L’homme est l’acteur de son histoire » ! C’est par cette phrase qu’Anne Bardet, doctorante en philosophie, a clôturé la présentation de sa thèse lors de l’édition 2015 de « Ma thèse en 180 secondes ». Cet exercice de vulgarisation, salué par le prix du public, n’était pas simple, mais la doctorante y a vu non seulement une opportunité de cibler sa recherche et de mettre un peu d’ordre dans ses idées, mais aussi d’accueillir le public dans son univers. Il semble qu’elle y parvienne plutôt bien. Ce souhait de transmission et de « faire découvrir » est prépondérant dans le tempérament de notre chercheuse. Alors, on y entre, dans son univers ?

 

Après l’obtention de son bac français, Anne Bardet a étudié deux ans dans les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles à Paris, avant de se diriger vers une licence de lettres modernes à l’Université de Paris III. Amoureuse de la langue espagnole et de sa culture, elle profitera d’un Erasmus pour faire sa maîtrise à Valladolid. A son retour, la chercheuse se lance dans une licence en philosophie à l’Université de Paris I – Panthéon Sorbonne, pour clôturer son parcours par un master en philosophie contemporaine. Elle passera la deuxième année de master à Madrid.

 

Anne atterrit ensuite à Bruxelles un peu par hasard. Elle découvre l’Université Saint-Louis lors d’une conférence organisée par le Centre Prospéro. Ah le Centre Prospéro ! Elle accroche très rapidement avec ses chercheurs et ses valeurs. Quand Laurent Van Eynde lui propose de faire une thèse, elle accepte et choisit un sujet qu’elle connaît bien : l’auteur José Ortega y Gasset et sa philosophie de l’histoire. C’est en effet lors de son premier séjour à Valladolid qu’Anne a découvert le philosophe espagnol et son oeuvre. Elle ne les a plus lâchés depuis !

 

José Ortega y Gasset, très peu lu dans les pays francophones, a une vision peu traditionnelle de l’histoire et du temps. Loin des théories classiques d’une histoire linéaire ou cyclique prédéfinie, et refusant l’idée d’une histoire où tout n’est que chaos, Ortega défend l’idée d’un sens négatif de l’histoire. Selon lui, oui il y a un sens, mais rien n’est écrit d’avance. Tout peut advenir. Ou presque. Le but de notre chercheuse est de démontrer que l’histoire est dynamique et sensée, avec pour seule certitude qu’on ne refait pas le passé.

 

En plus d’une thèse sur le sujet, Anne se donne pour mission de transmettre l’œuvre du philosophe. A ses étudiants d’une part quand elle en a l’opportunité, mais aussi en traduisant ses écrits. Ce travail de traduction et de diffusion de ses ouvrages (un premier texte a été publié en 2016 et d’autres sorties sont prévues en 2017 aux Presses universitaires de Saint-Louis) lui permet d’avoir un regard particulier sur l’œuvre d’Ortega, car elle se situe au cœur même de ses écrits.

 

La transmission est importante. La chercheuse aime par-dessus tout le contact avec les étudiants et l’idée qu’elle peut peut-être ouvrir certaines portes inattendues pour certain.e.s, comme celle qui s’est ouverte pour elle quand elle a découvert la philosophie.

 

En plus de cet univers qui la comble, Anne a trouvé dans cette voie un réseau de chercheurs passionnants au sein du Centre Prospéro et de l’Université. La dynamique de l’équipe et la solidarité entre les membres sont des éléments porteurs sur le chemin d’une thèse. Certains sont devenus des amis, avec qui il lui arrive de passer du temps, en dehors des considérations plus professionnelles.

 

A la question « que cherchez-vous sans jamais le trouver ? », Anne répond, un peu dubitative quant au sens même de cette question : « Le sens (négatif) ? ». Puis une autre réponse : « Le temps ? ». Oui, parce qu’avec un petit bout d’un peu plus d’un an, il faut le trouver le temps, notamment pour pouvoir rester « acteur de son histoire », mais aussi pour pouvoir lui en raconter, des histoires.

 

Plus d’infos ? Anne Bardet en quelques dates.

 

EF

Publié le 21/02/17


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