Université Saint-Louis - Bruxelles
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Pôle des sciences philosophiques

 

Les activités de philosophie sont organisées par Bruno Ambroise, Valérie Aucouturier, Sylvaine Gourdain, Quentin Landenne, Martin Mees, Isabelle Ost, Natacha Pfeiffer et Yannick Vanderborght.

 

Prochaines activités

 

15 mars 2023 - Local P61 - 9h30-17h00

Philosophie et migrations : hospitalité, citoyenneté, frontières / Philosophy and Migration: Hospitality, Citizenship, Borders

Journée d’étude philosophique et interdisciplinaire

 

Programme complet : cliquez ici

Lien d'inscription : cliquez ici

 

* English version below

La guerre qui fait rage en Ukraine nous oblige, une fois encore, à repenser les impasses et incohérences de nos politiques migratoires. L’organisation de dispositifs exceptionnels pour faire face à l’afflux de réfugiés depuis l’invasion russe n’a pas seulement mis sous pression des structures d’accueil déjà exsangues. Elle a surtout été accompagnée de critiques virulentes quant au traitement potentiellement inéquitable des exilés. Car, à la réflexion, pourquoi le demandeur d’asile afghan ou salvadorien aurait-il moins de droits que celui qui a fui Kiev ? Et comment justifier la distinction opérée entre celui qui fuit la guerre et celui qui tente d’échapper à la misère ou à d’autres formes d’oppression ?

 

L’idée qu’un État puisse contrôler l’entrée et l’établissement des personnes sur son territoire fait l’objet d’un large consensus en théorie politique comme en droit international. De celle-ci découle l’idée, non moins consensuelle, qu’un État doit également être en mesure de réguler l’accès à la nationalité et à la citoyenneté. Pourtant, l’exercice de ces prérogatives est à la source d’indéniables injustices, dont les crises récentes offrent de tragiques illustrations.

 

Alors que les sciences sociales et juridiques se saisissent pleinement de ces questions, en ce compris dans l’espace public, qu’en est-il de la philosophie ? Dans un temps pas si lointain encore, Michel Foucault avait proposé de revoir le concept de gouvernementalité ainsi que les relations entre pouvoir, subjectivité et construction de l’espace, montrant à quel point le pouvoir implique et nécessite les forces de résistance qui s’y opposent mais le constituent à la fois. Quant à Deleuze et Guattari, valorisant l’espace nomade et « lisse », le rhizome et la ligne de fuite, ils ont montré que toute constitution d’une territorialité – tout mouvement de « territorialisation » – implique toujours un mouvement contraire de « déterritorialisation ».  Ainsi le monde serait fait de multiplicités et de « mille plateaux » en tension, et la carte de ses frontières n’est jamais close, figée ou définitive, mais en devenir permanent. Les travaux qui se sont développés et renouvelés ces dernières années, sous l’effet de l’actualité brûlante, et souvent dramatique, de la question migratoire, mobilisent – dans certains cas du moins – ce type de réflexion et de conceptualité, tout en s’orientant vers le champ de la philosophie politique et en veillant à ancrer la réflexion dans les problèmes concrets que posent les défis des migrations aujourd’hui.   

 

Cette journée d’étude visera à apporter des éléments de réflexion sur ces enjeux, en proposant un regard résolument philosophique sur la question migratoire (les références proposées ci-dessus n’étant bien entendu nullement exclusives ni a fortiori indispensables). Il s’agira notamment d’explorer (et peut-être de redéfinir) certains concepts incontournables : hospitalité, citoyenneté, frontières, mais aussi exilé, migrant, étranger, territoire, asile, mouvement, liberté,… Il s’agira également de réfléchir, avec les outils de la philosophie, aux dilemmes auxquels sont confrontés les décideurs en la matière. Il s’agira enfin, de façon plus prospective, de discuter d’autres modèles de représentation de la migration, éventuellement susceptibles d’infléchir nos politiques migratoires.

 

Cette journée d’étude sera bilingue (anglais / français). Les conférences comme les débats pourront se tenir dans les deux langues.  

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The war that is raging in Ukraine forces us, once again, to rethink the dead ends and inconsistencies of our migration policies. The exceptional measures taken to deal with the flood of refugees since the Russian invasion did not only increase the pressure on already stretched hospitality structures. Above all, they have generated fierce criticism of the potentially unfair treatment of the refugees. For, upon reflection, why should the Afghan or Salvadoran asylum seeker have fewer rights than the one who fled Kiev? And how could the difference between those fleeing war and those trying to escape poverty or other forms of oppression be justified?

 

The idea that a state can control the arrival and settlement of people on its territory is widely accepted in political theory and international law. From this follows the no less consensual idea that a state should also be able to regulate access to nationality and citizenship. Yet the exercise of these prerogatives is the source of obvious injustices, of which recent crises offer tragic illustrations.

 

While the social and law sciences are now fully engaged with these issues, even in the public sphere, what about philosophy? Not so long ago, Michel Foucault offered to reconsider the concept of governmentality and the relationships between power, subjectivity and the construction of space, revealing the extent to which power implies and requires the forces of resistance that both challenge and constitute it. For their part, Deleuze and Guattari, who emphasised the nomadic and 'smooth' space, the rhizome and the vanishing line, showed that any constitution of territoriality – any movement of 'territorialisation' – always implies an opposite movement of 'deterritorialisation'.  Thus, the world would be made up of multiplicities and of a 'thousand plateaus' in tension, and the map of its borders would never be closed, fixed or definitive, but would be in constant evolution. The work that has been developed and renewed in recent years, as a result of the burning and often dramatic news of the migration issue, mobilises – in some cases at least – this kind of thinking and conceptualisation, while turning towards the field of political philosophy and seeking to anchor the reflection in the concrete problems posed by the challenges of migration today.

 

The aim of this workshop is to provide elements for reflection on these issues, while taking a resolutely philosophical approach to the question of migration (the aforementioned references are obviously by no means exclusive, nor are they indispensable). The aim will be to explore (and perhaps redefine) certain key concepts: hospitality, citizenship, borders, but also exile, migrant, foreigner, territory, asylum, movement, freedom, etc. We will also consider, with the tools of philosophy, the dilemmas facing decision-makers in this area. Finally, in a more prospective way, the aim is to discuss other models of representation of migration, which could possibly influence our migration policies.

 

This workshop will be bilingual (English / French). The conferences and debates will be held in both languages.

 

Programme / Program

 

9h30 Accueil et introduction (Isabelle Ost)

 

Matinée (présidence : Yannick Vanderborght)

 

10h Chris Bertram (University of Bristol), The right to exclusion in the light of the climate emergency

 

11h pause café / coffee break

 

11h15 Sophie Djigo (Professeur en Lettres supérieures à Valenciennes), Philosophies de l’hospitalité

 

12h15 pause déjeuner / lunch break

 

Après-midi (présidence : Valérie Aucouturier)

 

13h30 Benjamin Boudou (Université de Rennes), The problem(s) with heroic citizenship

 

14h30 pause café / coffee break

 

14h45 Martin Deleixhe (ULB), Un étranger peut-il représenter politiquement la nation ?

 

15h45 débat ouvert au public / discussion open to public

 

16h45 verre de clôture / closing coktail

Résumé des communications et présentation des intervenants / Abstracts and presentation of the speakers

 

Christopher Bertram

 

The right to exclusion in the light of the climate emergency

 

Some climate activists and political philosophers (Read, Miller, Cafaro) have suggested that migration to rich countries should be restricted in order to reduce carbon emissions. Such arguments are the flip-side of some of the pro-migration arguments of economists (Milanovic) who say that immigration is the most effective way to reduce global poverty. Starting from a methodological framework according to which the principles governing human mobility must be justifiable for all, I argue that restrictions which push the costs of climate mitigation onto those who already suffer from the consequences of global warming are unjustified, and that such arguments intensify the obligation of already wealthy countries to pursue rapid decarbonization so that the fight against the climate emergency is compatible with the fight for global justice.

 

Christopher Bertram est Professeur émérite de philosophie politique et sociale à la University of Bristol (Royaume-Uni).  Il est l’auteur des livres Does the state have the right to exclude immigrants ? (Polity Press) et Rousseau and the Social Contract (Routledge), ainsi que de bien d’autres articles de philosophie politique et d’histoire des idées. Il a également été membre du conseil d’administration d’une association caritative pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, « Bristol Refugee Rights ».

 

Sophie Djigo

 

Philosophies de l’hospitalité

 

Depuis les années 2000, l’hospitalité est devenue un lieu commun qui traverse les discours militants, anthropologiques, sociologiques ou philosophiques. Tandis que les pouvoirs publics assument une position officielle en faveur de l’accueil des migrants, intellectuels et militants reprochent à l’État son caractère inhospitalier. La fermeture des frontières renforcée par le dispositif Frontex, la criminalisation du passage clandestin, l’encampement des migrants en transit, l’insuffisance des places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, les quotas réduits de régularisation du séjour, le déni de reconnaissance de minorité, les violences policières systématiques à l’encontre des sans-papiers, les atteintes aux droits fondamentaux des exilés : l’ensemble de ces faits soutient le diagnostic d’un cruel manque d’hospitalité au niveau de l’État et des institutions qui le représentent.

Quel sens y a-t-il à faire référence à l’hospitalité dans le contexte actuel ? Quelque chose comme une « politique d’hospitalité » est-elle possible ? En tant que chercheurs, mais aussi et surtout en tant que citoyens, quels rapports entretenons-nous avec les pratiques d’accueil, entre éthique et tradition, entre politique publique et action privée, entre engagement politique et devoir moral ? Dans une Europe confrontée à la réalité des situations d’exil, la question de l’accueil est devenue un enjeu politique essentiel. D’où l’importance de « repenser l’hospitalité » dans ses formes concrètes, en faisant fond sur l’expérience de terrain.  

 

Sophie Djigo est philosophe. Elle enseigne en Lettres supérieures à Valenciennes. Elle a fondé en 2018 Migraction59, collectif d’hébergement citoyen des exilés en transit à Calais. Spécialiste d’éthique et de philosophie sociale, elle a notamment publié Les migrants de Calais (Agone, 2016), Aux frontières de la démocratie (le Bord de l’Eau, 2019) et Des philosophes sur le terrain (avec C. Vollaire, O. Razac et I. Delpla, Créaphis, novembre 2022). Ses recherches actuelles portent sur les pratiques d’hospitalité et les solidarités.

 

Benjamin Boudou

 

The problem(s) with heroic citizenship

 

This paper examines the issue of heroism as a sufficient condition for the acquisition of citizenship. I define heroism as exceptional, supererogatory, and risky acts of altruism and heroic citizenship as the reward for a heroic action carried out by a non-citizen resident of membership rights. I study in particular the case of Mamoudou Gassama, “the Spiderman of Paris,” who was naturalized by the French President in 2018 after saving a child. While such positive outcomes for people in precarious legal and political situations are valuable, I provide a critical analysis of the ideological scaffolding and political meaning of heroic citizenship, i.e., how it is publicly justified and practiced. Drawing on the critique of methodological nationalism and “state thought,” I argue that heroic citizenship mobilizes and reproduces a problematic picture of citizenship, relying on three ideological tropes: nationalism, sovereigntism, and moralism. Heroic citizenship constitutes the other side of a broader policy trend that has transformed citizenship into a privilege to earn.

 

Benjamin Boudou est professeur de science politique à l’Université de Rennes. Il est rédacteur en chef de la revue de théorie politique Raisons politiques et fellow de l’Institut Convergences Migrations. Il est l’auteur de Politique de l’hospitalité. Une généalogie conceptuelle (CNRS Éditions, 2017) et Le dilemme des frontières. Éthique et politique de l’immigration (Éditions de l’EHSS, 2018). Il a récemment publié dans Social ResearchEuropean Journal of Political TheoryCritical Review of International Social and Political PhilosophyMigration and Society, et Essays in Philosophy. 

 

Martin Deleixhe

 

Un étranger peut-il représenter politiquement la nation ?

 

Le 24 août 1792, l’Assemblée législative française adopte un décret en vertu duquel une série d’illustres amis de la Révolution se voient attribuer le titre de citoyens français de plein exercice. À peine un an plus tard, la Convention vote l’exclusion des étrangers de la représentation nationale, mettant ainsi fin à cette brève expérimentation d’ouverture cosmopolitique du pouvoir législatif.

Aussi fugace que soit cet épisode, il apporte un éclairage sur les contradictions de l’héritage politique des Lumières, lequel comprend l’idée que les individus disposent de droits subjectifs inaliénables mais aussi la conviction que seul le peuple peut légitimement exercer le pouvoir souverain. J’avancerai que l’articulation de ces deux principes ne peut se traduire par un universalisme de surplomb, qui fait de l’extension illimitée de la nation française la voie de réalisation de l’universalité du droit, et gagnerait plutôt à en passer par ce que je nomme un universalisme latéral, suivant lequel l’universel se construit dans l’expérience concrète de l’écart entre le national et l’étranger. Je conclurai en mettant en exergue le potentiel politique inexploré de cette conceptualisation de l’universel.

 

Martin Deleixhe est professeur de théorie politique à l’Université Libre de Bruxelles. Il a également mené des projets de recherche avec l’université d’Oxford, la KULeuven et la Sorbonne. Ses travaux portent principalement sur les théories de la démocratie et sur leur rapport aux questions migratoires comme à l’intégration européenne. Autour de ces questions, il a publié deux ouvrages : L’Illimitation démocratique, Paris, Michalon, 2014 et Aux bords de la démocratie, Paris, Classiques Garnier, 2016. Il a également co-édité avec Magdalena Dembinska et Julien Danero, Securitized Borderlands, London, Routledge, 2021.

 

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30 et 31 mai 2023 - Local P61 - 9h30-17h

Relations et vulnérabilité

Chaire de philosophie de Philippe Sabot (Université de Lille) 

 

Philippe Sabot est professeur de philosophie contemporaine et sciences humaines à l’Université de Lille, membre de l’Unité mixte de recherche Savoirs, textes, langage (CNRS-Université de Lille), président du Centre Michel Foucault. Ses recherches se développent autour de trois axes principaux : un axe impliquant l’étude philosophique de textes littéraires ou d’œuvres de fiction ; un axe concernant des études menées sur ou à partir de Foucault et relatives à l’identité, la vérité, le sujet et le pouvoir ; enfin, un axe de recherches mettant au premier plan un questionnement éthique et politique sur la vulnérabilité (envisagée notamment à partir de l’apport d’une clinique médicale et sociale).

Parmi ses publications récentes, on mentionnera : Michel Foucault, Phénoménologie et psychologie (édition critique), Gallimard-Le Seuil, 2021 ; « Vie, violence, pouvoir. Figures et frontières de la biopolitique », dossier de la revue Materiali Foucaultiani (vol. VIII, n°15-16, 2021) ; Discours et politiques de l’identité, à partir de Michel Foucault (P. Sabot, dir.), Presses universitaires du Septentrion, 2022 ; L’Anthropocène, une époque pour les transitions ? Dialogue avec C. Larrère, Presses universitaires du Septentrion, 2022.

 

Argumentaire

Placer la chaire sous le titre « relations et vulnérabilité » signifie deux choses. Tout d’abord, nous faisons l’hypothèse que Foucault lui-même n’a eu de cesse de penser des relations ou à partir des relations (ce qui autorise à qualifier sa démarche de relationaliste). Mais nous souhaitons également prendre appui sur cette thématique des relations et sur ce mode de pensée relationaliste pour explorer à partir de là certaines dimensions d’une problématique contemporaine particulièrement féconde, celle de la vulnérabilité – en tant que cette vulnérabilité affecte des sujets confrontés les uns aux autres, exposés à la violence, à la maladie ou à la mort, ou encore aux prises avec un monde environnant qui apparaît lui-même comme vulnérable. La vulnérabilité enregistre d’une certaine manière que nous sommes en relation les uns avec les autres, que notre identité, notre capacité d’action, la reconnaissance de ce que nous sommes ou prétendons être passent par cette relation (active ou passive, choisie ou subie, intense ou défaillante) avec d’autres ainsi qu’avec des discours, des pratiques, des institutions qui dessinent le champ d’une exposition continue à des instances de limitation de notre pouvoir d’agir et d’être.

Foucault ne s’est pas emparé directement de cette notion de vulnérabilité qui a émergé dans les sciences sociales dans les années 1990. Il ne s’agit donc pas pour nous de relire Foucault à la lumière de questionnements actuels sur la vulnérabilité. Nous souhaitons plutôt montrer comment certains concepts, certains modes de problématisation liés à la conception relationnelle du pouvoir, aux formes de subjectivation qui en découlent ou encore aux considérations sur les résistances à construire et les luttes à mener, peuvent nous éclairer sur les enjeux éthico-politiques d’une pensée des relations et d’une vie en relations, toujours prise dans des relations de pouvoir mais susceptible de les transformer en s’efforçant de modifier sa relation à soi et aux autres dans un monde lui-même en transformation.

 

À partir de ce cadre général, nous proposons d’organiser la chaire autour des axes suivants.

 

Relire Foucault au prisme des « relations ». Il s’agira tout d’abord d’explorer les différentes facettes d’un relationalisme foucaldien, tel qu’il se déploie de la constitution des savoirs à la fabrique des sujets. On mettra en lumière en particulier la façon dont s’impose une réflexion sur la possibilité d’une transformation des relations qui limitent la puissance d’agir du sujet en relations qui constituent des ressources pratiques pour résister à ces limitations.

Se déprendre des identités, inventer des relations autres ? L’un des terrains privilégiés pour penser les dynamiques d’assujettissement-désassujettissement dans les relations semble avoir été pour Foucault (et dans certains prolongements contemporains de sa pensée) la sexualité dans la mesure où à travers elle se joue quelque chose de l’identité du sujet. Nous nous demanderons comment de telles relations traversent les sujets et à quel titre elles constituent à la fois l’élément de leur formation et le ressort de leur transformation possible, dans un jeu avec les normes (en particulier les normes du genre) qui définit la vie relationnelle des sujets et les met aux prises avec la question de la vérité et, parfois aussi, avec une expérience (insurmontable ?) de la vulnérabilité.

Entre les vivants et les morts. L’expérience du deuil représente sans doute, dans l’ordre existentiel, l’épreuve la plus évidente de la vulnérabilité humaine, en ce que la mort d’un proche nous expose à la violence de la perte, à la rupture d’un attachement, à la mise en question du fondement même de notre vie relationnelle. On partira des enseignements d’une clinique du deuil, et du « travail » qu’elle exige sur cette vie relationnelle, pour interroger également l’expérience du deuil sous l’angle des violences, des manipulations, mais aussi plus généralement des contraintes normatives dont elle peut faire l’objet et qui participent au fond d’un (nouvel) art de gouverner les vivants et, sur fond de biopolitique, d’une manière de prescrire/proscrire certaines relations entre les vivants et les morts.

Relations et limites – de l’humain. En élargissant la perspective relationaliste, il s’agira enfin d’appréhender, à partir du registre exploratoire de certaines fictions, les contours d’une humanité aux prises avec ses propres limites, et l’image – anticipée et actuelle à la fois – d’une  humanité menacée de perdre le sens de ces relations qui lient les hommes entre eux mais qui les lient aussi à un monde environnant où s’expose leur insurmontable précarité et où ils semblent désormais confrontés au spectre de leur possible disparition.

 

Activités passées

 

31 janvier 2023 - Local P61 - 9h00-17h00

Partager la Terre : quelle écologie politique pour un monde commun ?

Journée d'étude interdisciplinaire

 

Conférence d'ouverture : Paul Guillibert (philosophe, Université de Namur et Université Paris Nanterre), Appropriation et communauté. Le grand partage de la Terre

 

 

Delphine Misonne (juriste, directrice du CEDRE), Le commun environnemental. Des plages de Sharm-El-Sheikh aux rives de l’Escaut

 

Mona Gérardin-Laverge (philosophe, postdoctorante, SIEJ et Centre Prospéro), « Reclaim nature » ? L’écoféminisme au prisme du genre et de la santé

 

Marie-Sophie de Clippele (juriste, postdoctorante, SIEJ, CIRC et CEDRE), Vers une nouvelle articulation entre le commun et le propre dans le Code civil belge

 

Gauthier Dierickx (philosophe, doctorant, Centre Prospéro et SIEJ), Populations autochtones et écologie occidentale : faire tenir ensemble des mondes distincts

                                        

Antoine Bailleux (juriste, président de l’IEE), Des juristes en transition? Cartographie et contentieux stratégique (le cas des pesticides)

 

Nathalie Grandjean (philosophe et sociologue, postdoctorante, CESIR), « Laissez faire, sinon agir »

 

17 novembre 2022 - Local P61 - 18h-20h

Possibilités logiques et possibilités réelles

Conférence par Bruno Leclercq (ULg)

 

Professeur de logique et philosophie du langage à l'Université de Liège, Bruno Leclercq est l'auteur d'Introduction à la philosophie analytique (Bruxelles, De Boeck, 2008), d'Intuition et déduction en mathématiques. Retour au débat sur la « crise des fondements » (Bruxelles, Editions Modulaires Européennes, 2014), de Fondements logiques et phénoménologiques de la rationalité mathématique chez Husserl (Paris, Vrin, 2015) ainsi que de plus de 80 articles dans les domaines de la logique, de la philosophie analytique et de la phénoménologie. 

 

6 octobre 2022 - Local P02 - 18h-20h

Qu’est-ce qui nous empêche de penser la paix ?

Conférence inaugurale par Thomas Berns (ULB) précédée d’une allocution d’ouverture de l’année académique`

 

Thomas Berns est professeur de philosophie politique à l’Université Libre de Bruxelles. Spécialiste de la Renaissance et philosophe du politique, du droit et des normes au sens large, il est entre autres l’auteur de Gouverner sans gouverner. Une archéologie politique de la statistique (PUF, 2009) et La guerre des philosophes (PUF, 2019). Ses travaux actuels portent sur les nouvelles formes de normativité.

 

Pour écouter au format audio :  cliquez ici

 

20, 21 et 22 avril 2022

L’esprit de l’université,  laboratoire de la démocratie

 

Chaire de philosophie par Barbara Stiegler - leçons organisées dans le cadre de la Chaire Francqui de l’USL-B

 

Barbara Stiegler est une philosophe française, professeure de philosophie politique à l’Université Bordeaux-Montaigne et membre de l’Institut universitaire de France. Après des recherches consacrées à la philosophie de la vie de Nietzsche, elle a récemment publié « Il faut s’adapter ». Sur un nouvel impératif politique (Gallimard, 2019), Du cap aux grèves. Récit d'une mobilisation. 17 novembre 2018 - 5 mars 2020 (Verdier, 2020) et De la démocratie en Pandémie. Santé, recherche, éducation (Gallimard, 2021).

 

Leçon inaugurale le 20 avril (18h – Local OM10) : « L'esprit de l'université, laboratoire de la démocratie ».

 

Retransmission :

 

 

- Vers la page dédiée à la Chaire Francqui organisée par l'Université Saint-Louis -Bruxelles.

- Vers le site web de la Fondation Francqui.

 

25 mars 2022

Penser les décolonisations - décolonialiser la pensée

 

Journée d’étude interdisciplinaire

 

Programme complet : cliquez ici

 

La journée d’études aura pour objectifs non seulement de clarifier certaines notions clefs du débat actuel (décolonisation, décolonialisation, colonialité, post-colonial, etc.) mais aussi de mettre en lumière tant leurs forces heuristiques que leurs limites théoriques et les éventuelles dérives dont elles peuvent faire l'objet.

 

Nous aurons le plaisir d’accueillir quatre conférenciers : Ernest-Marie MBONDA, Stéphanie ROZA, Frédéric FRUTEAU DE LACLOS et Soumaya MESTIRI. Les conférences seront suivies d’un temps de débat.

Cette journée est co-organisée par l’ESPR, par le Centre de Recherches en Histoire du Droit, des Institutions et de la Société (CRHiDI), ainsi que par le Centre de Recherche en Science politique (CReSPo) de l’USL-B.

 

Retransmission :

 

1ère partie -  Ernest Mbonda

 

 

2ème partie - Stephanie Roza

 

 

3ème partie - Frédéric Fruteau de Laclos

 

 

4ème partie - Soumaya Mestiri

 

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