Premier et deuxième quadrimestre, 90 heures de théorie.

Premier quadrimestre
le mercredi de 10:45 à 12:45 au Ommegang Om10
le jeudi de 09:30 à 10:30 au Ommegang Om10

Second quadrimestre
le mercredi de 10:45 à 11:45 au Ommegang Om10
le jeudi de 10:45 à 12:45 au Ommegang Om10

Français.

Ce cours relève de la philosophie générale. Il vise à introduire les étudiant·e·s à la spécificité du questionnement philosophique et à leur fournir les bases qui leur permettront de développer leur sens critique, affiner leur raisonnement et améliorer leurs compétences argumentatives.

Acquérir de solides connaissances en philosophie générale est d'un intérêt direct et crucial pour les juristes. Bien qu'il ne relève pas de la philosophie du droit, ce cours s'articulera en effet au domaine juridique d'un point de vue méthodologique et thématique. Quant à la méthode, la lecture précise, le commentaire et l'interprétation des textes philosophiques, compte tenu de leur « technicité » propre, constituent un exercice important dans la formation de futur·e·s juristes, qui devront être à même de saisir toutes les nuances et la complexité du langage juridique, de l'interpréter à bon escient et de le mettre en question. D'un point de vue thématique, outre que la première partie du cours est dédiée à la question de la justice, le phénomène juridique nous semble indissociable d'une réflexion sur l'humain et la société dans leurs multiples aspects.
Ainsi, des liens serrés rapprochent ce cours de ceux de sources et principes du droit, de droit constitutionnel voire de droit romain ainsi, bien sûr, que des cours de pensée juridique contemporaine et de droit naturel.

Autrement dit, ce cours vise à former à la démarche scientifique, en développant des compétences critiques et conceptuelles, telles que :
- dégager et comprendre la construction d'un problème philosophique, ainsi que la manière dont une certaine démarche de pensée entreprend d'y répondre ;
- comprendre un texte philosophique et en reconstruire l'argumentation;
- identifier, restituer et être capable de comparer la cohérence propre à différentes réponses philosophiques ;
- saisir l'importance du contexte socio-historique et culturel pour le développement d'une pensée ;
- maîtriser les notions philosophiques ;
- mettre en évidence les visions du monde et les valeurs sous-jacentes à un raisonnement, ainsi que les présupposés d'une thèse ou d'une opinion ;
- dégager les conséquences possibles d'une thèse ou d'une opinion (mener le raisonnement jusque dans ses ultimes conséquences, qui demeurent parfois cachées à une compréhension trop rapide)
- différencier les types de jugement (philosophique, scientifique, juridique, moral, esthétique) et dégager leurs logiques propres ;
- mobiliser les ressources conceptuelles de l'histoire de la philosophie pour construire un jugement personnel sur une question donnée.

Aucun

Aucun

Au premier quadrimestre, le cours sera centré sur la question de la justice et du jugement. Partant de situations concrètes, il s'agira d'identifier différentes significations possibles de « l'acte de juger » puis, en généralisant cette étape de conceptualisation et les réponses qui lui sont apportées sur différentes « scènes de justice », d'analyser les propositions de plusieurs philosophes qui y ont travaillé.

Au second quadrimestre, le cours prendra comme fil conducteur la question de la « norme », qu'il interrogera à partir de différents auteurs de l'histoire des idées, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine. Il s'agit moins de dresser un inventaire de tout ce qu'on a pu dire sur la notion de norme que d'analyser la façon dont cette notion soulève des problèmes majeurs pour différents champs de la pensée, depuis l'épistémologie - par la question des normes de la vérité ou de l'universalité en Sciences Humaines -, jusqu'à l'éthique et au politique - travaillées par les questions des normes sociales, de la norme de l'action, du rapport aux lois de la morale - en passant par l'esthétique - convoquant les questions de la norme du beau, du pouvoir de l'art ou de ce qui fonde comme telle une œuvre.

Appuyer le cours sur un large héritage de penseurs et penseuses, - ancien·ne·s et contemporain·e·s, qu'il s'agit de comprendre en profondeur - a pour but de contribuer à donner aux étudiant·e·s une solide culture générale dans le champ des sciences humaines et sociales, mais aussi de leur faire comprendre qu'une pensée philosophique, si originale et novatrice soit-elle, est toujours tributaire d'un contexte socio-historique précis, d'événements et/ou de problèmes en fonction desquels elle a dû se situer ou a été élaborée.

Il s'agira ainsi, tout au long de l'année, de familiariser les étudiant·e·s avec l'apparente « étrangeté » du questionnement philosophique, et de leur faire prendre conscience du fait que la pensée des philosophes relaie des questionnements propres à tout individu (sur le rapport à la justice, à la mort, à autrui, au temps, à l'existence de Dieu, etc.), et qu'elle a contribué à façonner en profondeur nos manières de penser. Ainsi, nous tâcherons de mettre en évidence comment les « problèmes » qu'ont rencontré les penseurs du passé, comme les concepts qu'ils ont développés pour les résoudre, peuvent nous aider à construire nos propres réponses aux « problèmes » que nous connaissons aujourd'hui.

Le cours se donne ex cathedra, en grand amphithéâtre, sauf si les conditions sanitaires imposent un enseignement à distance : dans cette situation, le cours sera dispensé par capsules vidéo disponibles en différé, émaillées de séances de questions-réponses « en direct ».

Une aide est proposée lors des « monitorats » dispensés, chaque semaine, par un·e assistant·e.

Aux deux quadrimestres, un forum est en outre ouvert sur moodle : les étudiant·e·s peuvent y poser des questions aux professeur·e·s.

Ce cours étant destiné conduire l'étudiant·e à développer une réflexion critique et à construire une argumentation, l'examen peut consister en plusieurs questions qui porteront sur la compréhension des grandes articulations du cours et des textes philosophiques qui en constituent le fondement :

- commentaire et interprétation d'un extrait de texte philosophique et capacité de le resituer dans le cadre plus général de la pensée de son auteur ;
- comparaison de plusieurs philosophes sur une question précise ou explication synthétique d'un concept clé ou d'un raisonnement ;
- questions plus ponctuelles visant à évaluer la juste compréhension des étudiant·e·s sur un point de matière précis ;
- éventuellement, réflexion plus personnelle, sous la forme d'une dissertation.

L'évaluation prendra la forme d'un examen écrit, sur le site de l'Université si les conditions sanitaires le permettent, sur moodle à défaut. .

Le cours étant annuel, la note obtenue en janvier est dispensatoire de la première partie du cours et vaut pour la moitié du total, en juin et septembre, si elle est égale ou supérieure à 10/20.

Les sources sont référencées au fil du cours, dans les supports correspondants (powerpoints, textes, bibliographies de référence etc.). Un syllabus reprenant la matière du second quadrimestre est également disponible à la reprographie.