Présentiel, deuxième quadrimestre, 30 heures de théorie.

Second quadrimestre
le mercredi de 14:00 à 16:00 au Préfecture P50

Français

Ce cours de philosophie propose une introduction à l'approche philosophique du « fait religieux » .
Ce n'est donc pas un cours de sciences des religions, au sens strict (histoire, sociologie ou psychologie des religions, etc...), et moins encore un "cours de religion ", qui serait le développement d'un engagement religieux. Le questionnement est philosophique et vise ici, comme ailleurs pour l'art, ou la science, ou le droit, à saisir un phénomène humain : le religieux - dans son sens le plus intégral possible ; on cherche donc aussi de façon critique à le situer au regard des structures générales de l'expérience humaine, où se propose un rapport au «divin » qui peut prendre des formes multiples.

Aucun

Aucun

Le cours (a) souligne le caractère multiple des phénomènes et des logiques qui relèvent du religieux; (b) il intègre ce travail dans une interrogation sur l'histoire et la modernité ;
Il développe trois approches successives :

1. Une première approche du « fait religieux » : à partir d'exemples (le carnaval, la pensée de Wittgenstein, le récit biblique de l'exode, les piliers de l'Islam, le créationnisme...), on prend distance vis-à-vis de l' interprétation courante du religieux (« croyance au surnaturel »), et on propose une articulation des différentes polarités du « divin » sur lesquelles il peut s'orienter: le fonds cosmique, l'origine, l'horizon ultime, l'altérité radicale.
2. Un parcours schématique et réflexif de l'histoire du religieux jusqu'à la sécularisation contemporaine , en prenant pour guide en particulier Marcel Gauchet (Le désenchantement du monde) et en accordant une attention particulière
3. Une seconde approche, plus réflexive, du fait religieux :
a) quelques propositions d'interprétation générale, en s'appuyant en particulier sur Kant et sur Ricoeur ;
b) une introduction à certaines références essentielles des critiques de la religion : l'aliénation, l'idéologie, la superstition, l'idolâtrie...

Le cours s'inscrit donc dans la tradition philosophique qui n'a cessé, depuis son origine, de demander comment, et avec quel(s) sens, recevable ou non, se présente dans l'expérience humaine, personnelle et institutionnelle ce qu'on appelle aujourd'hui " religion ". Dans ce but, la réflexion philosophique se met à l'écoute des différentes sciences des religions - histoire, sociologie, psychologie..., et aussi des « théologies » où les engagements religieux se réfléchissent.

Cours magistral; le propos du cours est réflexif et (un peu) documentaire; on s'appuie souvent sur des textes lus en cours. Le nombre habituellement réduit d'étudiants facilite les échanges (mais le cours n'est pas un forum de discussion).

En fonction des situations très différentes des étudiants, les modalités de l'examen sont très souples, et sont à convenir avec le titulaire : examen classique, exposé oral préparé, travail écrit...

Une bibliographie est fournie aux étudiants et est disponible sur le site web du cours. A titre exemplatif, on signalera ici trois ouvrages généraux récents et d'excellente qualité :
Fr. LENOIR et Y. TARDANT - MASQUELIER (dir.), Encyclopédie des religions, Bayard, 2000, 2 tomes. Une somme à la fois informative (t.1) et réflexive (t.2), et un très bel outil de travail.
Jean GREISCH, Le buisson ardent et les lumières de la raison. L'invention de la philosophie de la religion, Paris, Beauchesne, 2002-2004, 3 tomes . Un parcours impressionnant dans le développement de la philosophie de la religion depuis les Lumières (et même un peu avant). On regrette évidemment que l'Antiquité et le Moyen-Age n'aient pas fait l'objet d'un travail semblable.
Ph. QUINN, A companion to the Philosophy of Religion, Oxford, Blackwell, 1999. Manuel anglo-saxon remarquable, qui compense le caractère " continental " des deux références précédentes.

De façon générale, une ressource privilégiée pour la philosophie de la religion est la collection des Archivio di filosofia, qui publie chaque année (et en grande partie en français) les actes des prestigieux « Colloques Castelli ». Une série de ces actes a été intégralement traduite en français, aux éditions Aubier.
De même, on consultera avec profit le riche ensemble des publications des Facultés Universitaires Saint-Louis, depuis « Mort pour nos péchés » (1976) à « qu'est-ce que la religion ? » (2005) et à « Variations sur Dieu » (2005), et la collection « Philosophie » des éditions Beauchesne, dirigée par les philsoophes de l'Institut Catholique de Paris.

La plus grande partie du cours s'appuie sur des textes qui sont distribués aux étudiants, et pour une part mis en ligne sur le site web du cours.
En fonction des possibilités, des notes de cours pourront également être mises en ligne.