Présentiel, premier quadrimestre, 30 heures de théorie.

Français

Ce cours est le prolongement du cours de Principes et Langages de la TV/vidéo. Nous nous penchons cette fois sur la question de l'écriture: en effet, dans une école de concepteurs, cette dimension du film ne doit pas être négligée.

Aucun

-A la question traditionnelle « Comment écrire un film? », nous substituons cette autre question : « Quelle est l'histoire de l'écriture de ce film? ». Il ne s'agit en rien, en effet, de produire un manuel, ou enseigner un savoir-faire, mais bien de tenter de méditer la démarche de conception de chacun des films vus, ceci afin de mettre en valeur les concepts centraux de l'écriture cinématographique. Le long-métrage étant une référence commune à toutes les professions de la communication, nous limiterons notre corpus à
des films de long métrage.
-Nos analyses porteront sur deux facettes apparemment contradictoires du scénario du film de long métrage: caractéristiques universelles du film en général et singularité de chacun des film vus. Le film le plus original ne peut en effet manquer de manifester, dès l'instant où on l'analyse, des caractéristiques communes avec tous les films, d'une part; avec les films appartenant au genre auquel appartient le film, d'autre part, et, enfin, avec
l'univers particulier de son auteur. Tout film, prétendons-nous, se doit d'être à la fois reconnaissable en tant que film universel, en tant qu'il montre certaines singularités propres à son (ou ses) genre(s), et enfin, comme on l'a vu, en tant qu'il se distingue par une originalité qui renvoie directement à l'univers de son auteur.
- Cette approche nous obligera donc à définir les caractéristiques des films qui feront
notre corpus cette année: Toto le héros (écrit par Jaco Van Dormael) | Being John Malkovic (écrit par Charlie Kauffmann) | The Truman Show (écrit par Andrew Niccol) | Providence (écrit par David Mercer) Dans tous ces cas, il s'agit de films (concept universel), des fables (genre), mais aussi d' œuvres singulières.

Chacunes de ces œuvres seront analysées en fonction de grilles de lectures spécifiques:
1. La recherche des caractéristiques universelles sera faite en s'appuyant sur la dramaturgie classique
2. En tant que fables, ces films seront mis en relation avec des œuvres produites sur d'autres supports et appartenant au même genre
3. Le caractère singulier de chacun des films sera mis en valeur en les mettant en rapport avec les sources (implicites ou explicites) de chacun de leurs scénarios.
Il s'agira, pour ce qui concerne Being John Malkovic, du corpus freudien | pour ce qui est de Providence, de la tragédie grecque | pour ce qui est du Truman show, de la critique de société spectaculaire marchande | et enfin, pour ce qui est de Toto le héros, de la nouvelle réflexion sur le temps et l'espace commencée dans les années 70 par Isabelle Stengers et Ilya Prigogine.
- Cette gradation du général au particulier montre qu'on ne peut faire de film sans appliquer de différentes manières le concept de hiérarchie. Depuis ses fondations jusqu'à ses détails de réalisation, un bon film possède des caractéristiques universelles, génériques et singulières, articulées de façon hiérarchisée, et qui s'additionnent pour produire une illusion de vie. Aristote montre que tout vivant est unique (principe d'individuation) et banal (parce qu'il appartient à un genre). Le film mime la vie sur ce plan comme sur d'autres.

Examen écrit

HOWARD David & MABLEY Edward, 1995, The tools of screenwriting, St Martin's griffin,
New York. | McKEE Robert, 1997, Story, Reganbooks, New York. | D. Nasta et J. Aubenas
(ss la direction de), 1994, Toto le héros, itinéraires d'une première oeuvre, Revue belge du
cinéma, avril 1994, Bruxelles. | PROPP Vladimir, 1970, Morphologie du conte, Seuil, Points
essais, Paris.

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