Université Saint-Louis - Bruxelles
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Portrait d’Olivier Delsaux,

professeur invité en histoire de la littérature française

 

Olivier Delsaux, professeur invité en histoire de la littérature française et membre du centre Prospero, aurait pu choisir d’étudier la géographie. Il aurait pu. Animé par la découverte de l’Autre et par le voyage, c’est pourtant la littérature qui lui permettra de combiner les deux. L’étude de la langue française et de ses origines le fait voyager. A travers le monde, de bibliothèque en bibliothèque, mais aussi dans le temps. Spécialisé en langues et littératures médiévales, c’est entre la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance qu’Olivier se promène régulièrement et part à la rencontre de ces humanistes qui au début du quinzième siècle ont aidé à l’intellectualisation de notre littérature et de notre langue. Oyez, oyez, braves gens, damoiselles et damoiseaux ! Laissez-nous vous conter le portrait d’Olivier Delsaux.

 

Ancien de Saint-Louis, Olivier Delsaux comprend rapidement qu’il se dirigera vers l’étude de la naissance de notre langue. C’est Martine Willems et ses cours de français médiéval qui lui donneront l’envie de fouiller les époques et les textes, pour comprendre les origines de la langue française telle que nous la connaissons aujourd’hui. Maintenant qu’on y pense, commencer la discussion par la « traduction » de ses prénom et nom n’était pas anodin. C’est en effet dans les premières minutes de la discussion que l’on apprend qu’Olivier, un nom d’arbre, a été utilisé la première fois comme prénom dans la Chanson de Roland (l’un des premiers textes de la littérature française) et que le nom de famille Delsaux est né d’un autre arbre, le saule. Passionné, Olivier ? Si peu.

 

Pendant son master à l’UCL, notre chercheur aura une approche philologique de la littérature française, ciblée sur l’édition des textes et le travail des copistes durant la période de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance. Il approfondira la question de manière plus transversale pendant les années de préparation de sa thèse de doctorat. Sa question : Quelles sont les stratégies mises en place par les auteurs pour contrôler la diffusion de leurs textes ? A l’époque, le droit d’auteur n’existe pas encore et l’impression fait lentement son apparition. Les auteurs développent par conséquent une volonté grandissante de contrôler la diffusion de leurs écrits, à la fois pour des raisons philologiques, mais aussi pour des motifs plus sonnants et trébuchants. Pour cadrer sa recherche, Olivier partira d’une étude de cas : celui de Christine de Pizan, première femme écrivain à vivre de sa plume.

 

Cet amoureux du livre – qui mentionne quand même que oui, il a un « Kindle » chez lui - a sillonné beaucoup de bibliothèques à travers le monde, de Boston au Vatican, en passant par des endroits plus improbables tels que Bergues, Málaga ou l’imprononçable Aberystwyth. Pendant son post-doc, il a également séjourné un quadrimestre à Exeter dans le Devonshire en Angleterre. Ses recherches à l’époque ciblaient alors les premiers humanistes français du début du quinzième siècle qui ont été les premiers à traduire en français les textes des grands penseurs et philosophes de l’Antiquité latine et de l’Humanisme italien pour transmettre ce savoir au plus grand nombre. Ce « processus de vulgarisation » a enrichi la langue française que nous connaissons aujourd’hui et en a fait une langue intellectuelle et savante.

 

Olivier Delsaux donne aujourd’hui cours en bachelier à Saint-Louis et en master à l’UCL. Il comparerait bien la recherche à la cuisine. Préparer sa recherche, c’est comme acheter de bons produits. Partir de principes et d’auteurs fondateurs, c’est suivre la recette. Et puis il y a l’innovation, en recherche comme en cuisine. Sortir des sentiers battus, s’éloigner de la recette, tomber sur des résultats parfois pas attendus, souvent intéressants. C’est un peu le fil rouge de notre chercheur, à l’instar des chevaliers errants des romans médiévaux : se lancer dans une quête sans bien savoir ce que l’on va trouver et trouver ce à quoi on ne s’attendait pas.

 

A la question «  Que cherchez-vous sans jamais le trouver ? », la réponse est toute faite : une recherche qui permet de trouver exactement ce que l'on cherche. Olivier Delsaux préfère se laisser surprendre et ouvrir des portes qu’il n’aurait jamais pensé ouvrir, pour sa plus grande satisfaction. Souhaitons-lui qu’il en soit toujours ainsi.

 

Plus d’infos ? Olivier en  quelques dates.

 

 

EF

Publié en mai 2017


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