Présentiel, deuxième quadrimestre, 30 heures de théorie.

Second quadrimestre
le vendredi de 10:45 à 12:45 au 119 Marais 2300

Français

Ce séminaire est conçu sur le mode d'un séminaire de recherche collectif et vise à introduire les étudiant.e.s à ce type de pratique universitaire, notamment à la recherche-création. Le geste inaugural consiste à « mettre en question l'institution héritée » (Castoriadis) : s'il peut sembler au premier abord « évident » que l'esthétique est une « branche » de la philosophie dont l'objet spécifique est l'étude de l'œuvre d'art et du « beau », l'étymologie de son nom, qui vient du grec aisthèsis (la sensation), semble élargir son domaine à l'étude de tout le sensible (ce qui est perceptible par les sensations, à la différence de ce qui ne serait perceptible que par un acte d'intellection, les noèta).
Nous travaillerons donc en profondeur avec les étudiant.e.s la question originaire de l'esthétique, qui est celle de la délimitation problématique de son domaine.

Plus encore, on voudrait montrer en quoi l'institution philosophique d'un domaine d'étude consacré aux « beaux-arts », qu'on peut attribuer à la Poétique d'Aristote, vise à refouler la dimension politique des pratiques artistiques. On sera donc attentifs à repérer les lieux philosophiques de ce refoulement (nous travaillerons alors sur un mode critique), tout autant que ceux de la réactivation du continu poético-politique (nous travaillerons alors sur un mode performatif).

Nous pourrons tout aussi bien travailler à partir des œuvres de philosophes « classiques » (Platon, Aristote, Kant, Heidegger, Arendt, Rancière, Castoriadis), de « philosophes-poètes » (Nietzsche, Glissant, Chamoiseau, Meschonnic), de praticiens-théoriciens de l'art (Brecht, Artaud) que de performances artistiques et philosophiques auxquelles la professeure a collaboré et sur lesquelles un « retour réflexif » serait ici tenté (avec le Theatercombinat de Vienne, les compagnies suisses Sturmfrei et Kaleidos, les théâtres du Grütli et la Comédie de Genève, le festival d'Avignon, Aleppo, le festival Perpetuum Mobile de Bruxelles).

Pour le programme de Bachelier en langues et lettres françaises et romanes, orientation générale :

Pour le programme de Bachelier en philosophie :

Aucun

La thématique du cours change chaque année.
Les étudiant.e.s de philosophie ayant suivi un séminaire consacré à la Poétique d'Aristote en 2017-2018, on se focalisera en 2018-2019 sur une manière singulière de « performer » une philosophie poétique qui réactive sa dimension politique : celle d'Édouard Glissant, notamment via la recréation de soi dans l'invention d'une langue française « créolisée » (qui n'est pas du créole). Nous travaillerons ensemble la « porosité » créée par Édouard Glissant entre « essai », « roman » et « poésie » en nous focalisant sur le Traité du Tout-Monde (Poétique, IV, Paris, Gallimard, 1997). Nous lirons en contre-points des extraits du roman Tout-Monde (Paris, Gallimard, 1993) et de Éloge de la créolité, de Jean Bernabé, Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau (Paris, 1989), ainsi que de Frères migrants de Patrick Chamoiseau (Seuil, 2017).

Le séminaire est introduit par le Professeur (2 séances). Puis, il se compose de présentations orales des étudiant.e.s et d'une discussion collective à partir des textes présentés à chaque séance.

A) présentation orale B) travail écrit (dont les modalités exactes sont précisées sur un document disponible sur le moodle). C) La participation des étudiant.e.s aux discussions lors des séminaires hebdomadaires est aussi prise en compte dans l'évaluation.

Une bibliographie est disponible sur Moodle.

Le séminaire tente le pari de la création d'une pensée collective en situation et sur toute l'étendue du quadrimestre, ce qui repose sur l'implication personnelle des étudiant.e.s. Si l'occasion s'en présente, les étudiant.e.s pourraient être invité.e.s à s'impliquer dans une performance ou une manifestation artistique.