Présentiel, premier et deuxième quadrimestre, 30 heures de théorie.

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Français

L'objectif du séminaire est double : il s'agit d'acquérir et d'exercer tout au long de l'année les compétences nécessaires au travail universitaire ; comme ce premier objectif est réalisé dans un séminaire de psychologie, il s'agit également d'une initiation à cette discipline.
Le séminaire vise aux apprentissages suivants :
- lecture et compréhension (tant synthétiques qu'analytiques, tant globales que détaillées) de textes scientifiques et de sources documentaires ;
- comparaison et discussion critique ;
- expression écrite : repérage des informations essentielles, structuration (selon trois formes de texte : résumé, compte rendu, synthèse), articulation des idées entre elles et construction d'une argumentation, rédaction soignée ;
- expression orale (questions-réponses avec l'enseignant, discussions-débats, exposé oral) ;
- initiation à la démarche scientifique et éthique de la psychologie : prendre en compte la singularité de la position subjective de la personne étudiée.

Aucun

Thématique : meurtre, folie, folie meurtrière

Le meurtre est un acte qui nous interpelle particulièrement, en ce qu'il est la transgression d'un des interdits majeurs de la vie humaine. Un acte à la limite du pensable : comment est-il possible d'en venir à tuer un autre être humain ?
Mais certains meurtres se présentent à nous comme particulièrement résistants à la pensée : ils semblent étrangers à la logique de la motivation et de l'intention (motivation vénale, vengeresse, passionnelle, politique etc.), voire à toute signification. Ces « actes » échappent à la logique habituelle de l'acte et de la responsabilité.

Dans ces situations-là, (1) il peut arriver qu'une motivation soit revendiquée par l'auteur des faits ; mais aux yeux d'un tiers, celle-ci apparaît comme folle : délirante, ou constamment changeante. Dans d'autres cas, (2) l'auteur des faits se retrouve dans l'incapacité d'en dire quoi que ce soit (de même que, en retour, ceux qui ont à faire face aux conséquences de son acte : proches de la victime, avocat, juge, expert, soignants, gardiens, opinion publique …) : le meurtrier semble incapable de fixer son attention sur les événements ; il reste muet sur ceux-ci, voire sur sa vie personnelle ; il ne s'en reconnaît pas l'auteur etc. (3) Il se peut encore que l'auteur du meurtre « immotivé » ait, en dehors de cet acte, toutes les apparences de la normalité - et c'est alors notre propre rapport à la norme et à la raison qui s'en trouve compliqué…

La société a tendance considérer ces hommes et ces femmes comme monstrueux, ces situations comme inhumaines. Il est vrai que celles-ci suscitent en nous les affects les plus inquiétants : sidération, passion de la vengeance, angoisse, horreur, fascination. Mais ces actes, et leur folie, n'en restent pas moins des possibilités humaines - pour lesquelles nous devons trouver une manière, la moins mauvaise, de parler.

Se posent alors les questions suivantes : (1) Que peut-on entendre dans un délire ? Quelle vérité cherche à s'y faire entendre ? Inversement : où, dans cette parole, se situe la folie - et en quoi peut-on la considérer comme folle ? (2) Malgré l'absence de paroles, comment faire apparaître les conditions, les causes, le processus du passage à l'acte ? (3) Comment distinguer la normalité propre au criminel « normopathe » … de la normalité quotidienne ?
Progressivement, un problème fondamental se dessine : peut-on produire un discours rationnel sur la folie, cet état mental qui exclurait a priori à la raison ? Est-il possible, ou souhaitable, de comprendre la folie, de la ramener dans les filets de la raison ? Ou bien devons-nous nous limiter à en repérer les discordances avec les manières habituelles de parler de nos actes et de nos vies ?

Pour aborder ces questions, il faudra d'abord que nous en élargissions le contexte : au-delà de l'acte et de sa reconstitution précise, nous nous intéresserons à celui ou à celle qui l'a commis, aux « ruptures » et aux « failles » qui parsèment sa vie. Ceci ne pourra se faire sérieusement qu'en étudiant de près des cas singuliers, des situations concrètes et réelles - des dossiers comprenant descriptions des faits, éléments biographiques, analyses psychologiques. L'étudiant apprendra ainsi à s'orienter dans la complexité, mais aussi dans les lacunes de ces sources. Pour nous guider dans ce parcours, nous recourrons en début d'année à des textes plus théoriques sur la question de la folie.

Le séminaire donnera une large place à la participation et à la pensée des étudiants, en ne négligeant pas les difficultés qui se présentent quand il s'agit de penser de telles situations.

Plan du Séminaire de Psychologie DR1136 :
Folie, meurtre, folie meurtrière

1. Considérations générales sur la psychose, selon Lacan et Maleval :
A. La structure psychotique (hors crise) ;
B. Les facteurs de déclenchement de la crise psychotique : confrontation à l'incomplétude de l'Autre et ébranlement des pare-psychose ;
C. Les suites de la crise : auto-guérison par le délire (quatre phases).

2. Etudes de cas de psychotiques meurtriers :
A. Pierre Rivière
B. Henri-Désiré Landru
C. Christine et Léa Papin
D. Jean-Claude Romand

Au premier quadrimestre, l'étudiant produira, à partir d'un ensemble de trois textes scientifiques :
- un résumé : réduction d'un texte original à l'essentiel (en termes d'informations, de concepts clés et d'arguments), avec structuration du résumé selon l'ordre des idées de l'auteur ;
- deux travaux de compte rendu : réduction d'un texte et restructuration selon la problématique posée par l'auteur (telle que reconstruite par l'étudiant) ;
- une synthèse : réduction et fusion des trois textes, structuration selon une problématique choisie et construite par l'étudiant ;
- la synthèse sera précédée par la rédaction et la remise d'un plan de synthèse.
Ces travaux seront évalués de façon individuelle. La séance qui suit la remise d'un travail sera en grande partie consacrée à une discussion collective sur ce travail : présentations (par les étudiants), réponses aux questions des étudiants, débats sur certains points problématiques…
Au second quadrimestre, les étudiants seront répartis en petits groupes, à chacun desquels sera attribué un dossier en rapport avec un cas clinique (description d'un passage à l'acte meurtrier, éléments biographiques, analyses psychologiques). A partir de ce dossier seront réalisés :
- un exposé oral collectif, suivi d'une discussion avec la classe ;
- une synthèse individualisée.
Tout au long de l'année, le séminaire donnera une large place à la participation et à la pensée des étudiants.

L'évaluation par l'enseignant mettra en lumière les points positifs du travail de chaque étudiant, ainsi que les pistes d'amélioration nécessaires ou souhaitables. Les étudiants seront également encouragés à s'auto-évaluer.
La cote globale de l'année sera essentiellement une moyenne des cotes des trois productions suivantes : synthèse du premier quadrimestre, exposé oral, synthèse finale. (L'évaluation de la première synthèse prendra également en compte la qualité des travaux préparatoires : résumé, comptes rendus, plan de synthèse ; l'évaluation de l'exposé oral prendra également en compte la réunion préparatoire du groupe avec l'enseignant.)
La moyenne des trois notes sera ensuite pondérée par la qualité de la participation de l'étudiant durant toute l'année de séminaire, et par l'éventuelle amélioration de son travail ou de son implication tout au long de l'année.

Aucun

Le format de ce séminaire est analogue à celui des autres séminaires « non juridiques » de première année.
Le séminaire de psychologie s'étend sur toute l'année académique (jusqu'à Pâques), à un rythme bimensuel.
Important : à chaque séance la présence des étudiants est obligatoire.