Université Saint-Louis - Bruxelles
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La gestion de la fin de vie des personnes âgées :

entre pratiques sociales et représentations au Burkina Faso

[Recherche]

     

Maïmouna Sanou, doctorante burkinabée en sociologie à Saint-Louis depuis mai 2019, est à présent dans la dernière ligne droite de sa thèse qui a pour titre « Gestion domiciliaire et hospitalière des personnes âgées en fin de vie à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) ».

 

La thèse est menée sous la codirection d’Abraham Franssen (USL-B) et de Nathalie Burnay (UNamur). La doctorante bénéficie d’un financement de recherche de l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur).

 

Enquêtes de terrain

Pour collecter les données qui servent de matériau à son étude, la doctorante s’est appuyée sur une démarche empirique, c’est-à-dire, sur l’expérience et l’observation. Ainsi, outre la consultation des dossiers des malades décédé·e·s, elle s’est longuement entretenue selon un canevas à chaque fois identique avec les proches de la personne décédée : les enfants, les amis et amies, le voisinage, la famille élargie.

 

Intentions sociologiques

Il s’agit pour la doctorante de comprendre la nature de l’organisation autour de la personne décédée, dans le contexte africain de la cohabitation dans un même espace d’une large communauté familiale.  

Comprendre également les pratiques culturelles et les représentations tacites qui sont à l’œuvre dans le contexte de pauvreté économique de l’Afrique de l’ouest. La souffrance des aîné·e·s est tue par toutes et tous, à commencer par la personne âgée, le contrat social tacite suggère que les enfants ont l’obligation de prendre en charge leurs aîné·e·s malades ou en fin de vie, quand le soin aux personnes âgées n’est pas une priorité de l’Etat, - les hôpitaux n’ont ainsi, par exemple, pas de service de gériatrie à proprement parler.

 

Peser sur les mentalités et les politiques de soins

La doctorante s’intéresse aux pratiques sociales autour des derniers moments de vie : qu’en est-il, par exemple, de l’euthanasie, comment est soignée une personne âgée déshôpitalisée faute de moyens, une femme âgée reçoit-elle la même qualité de soins qu’un homme âgé ?

En se positionnant au cœur même de la problématique de la gestion de la fin de vie, au plus près de ses acteurs et de leur vécu, la doctorante souhaite que ses travaux de recherche, une fois publiés, influent sur un changement au moins institutionnel, des mentalités et des pratiques autour de ce qu’on appelle le care*.

 

*Ce terme est à la fois un verbe d’action (« s’occuper de », « faire attention », « prendre soin », « se soucier de ») et un substantif qui pourrait selon les contextes être traduit en français par « soin », « attention », « sollicitude ». Il ouvre les questions sociologiques comme : « D’où nous vient de prendre soin ? D’où nous vient la capacité à nous soucier d’autrui ? Et la conduite consistant à agir pour répondre aux attentes de celui-ci ? »

 

 

FG

Link@lumni n°36 - Printemps 2022

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