| Université Saint-Louis - Bruxelles | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
« 9m2 ». La surface d’une cellule de prison. Le nom d’un projet original. [Recherche]
Pour que la majeure partie de la prison bruxelloise de Forest, vétuste et (enfin) fermée, devienne un musée pédagogique sur l’histoire de l’enfermement pénal.
L’idée d’un musée bilingue dans la prison de Forest, récemment fermée pour cause de vétusté, s’inspire de l’initiative originale de la transformation de la prison de Tongres à sa fermeture en « musée pédagogique sur la prison ».
Le projet est porté par la Ligue des Droits Humains (LDH) et la section belge de l’Observatoire International des Prisons (OIP) et se compose d’une équipe de 12 professionnel·les du milieu carcéral (chercheurs et chercheuses, professeur·es, éducateur et éducatrices, avocat·es, visiteurs et visiteuses de prison) dont les professeures de droit de Saint-Louis, Olivia Nederlandt (droit pénal) et Marie-Sophie de Clippele (droit du patrimoine).
Richesse patrimonial et architecturale La prison de Forest (début du XIXe), construite sur le modèle cellulaire dit « pennsylvanien », attribuée à Edouard Ducpétiaux, représente un patrimoine architectural historique internationalement reconnu.
Le projet « 9m2 » occuperait plusieurs lieux-clés du bâtiment (portique, cour d’entrée, greffe, bain entrant, chapelle, ailes A et B). Les autres lieux de la prison pouvant être conservés et occupés par des infrastructures utiles aux habitant·es du quartier et à la Région de Bruxelles-Capitale (visée sociale et culturelle : crèche, école, théâtre, logements sociaux...).
La partie musée pédagogique L’intention est de sensibiliser les jeunes, les futur·es professionnel·les du monde pénal et les citoyen·nes aux enjeux de l’enfermement forcé dans nos sociétés démocratiques. Il s’agira de conserver certaines cellules en l’état, avec leur mobilier et l’aménagement réalisé par la dernière personne y ayant été détenue. D’autres cellules seront revisitées et appelées « cellules émotions » (en référence aux sentiments ressentis par les détenu·es : la colère, la solitude, le rêve, l’évasion, l’amitié, la solidarité...) ; d’autres encore seront thématiques (la justice pénale, les victimes).
Ces espaces solliciteront des outils contemporains de la muséographie (vidéos projetées sur les murs ou audios avec casques) pour rendre compte de la vie au sein de la prison (témoignages d’agent·es, de détenu·es, de proches de détenu·es et d’acteurs et actrices de la justice).
La partie musée de l’histoire de l’enfermement en Belgique En miroir du musée pédagogique, elle abriterait notamment des collections d’artefacts actuellement dispersées dans des musées publics et privés, et des copies de documents conservés dans les archives de l’État. Elle pourrait également proposer des expositions temporaires sur l’enfermement. Les différentes facettes de l’enfermement pénitentiaire en Belgique seront mises en évidence dans une perspective historique et internationale. La chapelle pourrait être rénovée en un espace d’archives et auditorium pour des conférences. Les préaux pourraient être « végétalisés » et devraient devenir un jardin mémoriel et un espace d’exposition artistique.
Dans l’attente d’un nécessaire et légitime financement, le projet a déjà reçu le soutien de 100 associations et centres de recherche, ainsi que d’une pétition citoyenne.
--------------- Pour en savoir plus. Vidéo francophone (intervention de Jean-Marc Mahy, d’Olivia Nederlandt et de Xavier Rousseaux) :
Vidéo néerlandophone : (intervention d’un détenu de la prison de Beveren, d’An-Sofie Vanhouche et de Marie-Sophie de Clippele)
Émission consacrée au projet « En quête de sens – Libres ensemble » du 26 juin 2022
FG
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
