Université Saint-Louis - Bruxelles
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Qui a dit que la recherche scientifique demeurait dans sa tour d'ivoire ?

[Recherche]

 

Notre université possède depuis 2014 un service de transfert des connaissances, le Knowledge Transfer Office (KTO), qui assure une mission d’interface entre la recherche et la société civile.

 

Il est animé depuis 2018 par Delphine Lobet, docteure en sociologie, avec plus récemment le concours de Sara Correa Roa, membre du  Service d'administration de la recherche (SAR) depuis 2017. Aurélie Stulemeyer apporte de son côté un soutien juridique.

 

Un maillage bruxellois

Ce « bureau » est intégré au Service d’administration de la recherche (SAR) de notre université. Il bénéficie du financement du gouvernement bruxellois à travers Innoviris, organisme régional pour la recherche et l'innovation. Cet opérateur a reçu pour mission de contribuer au développement de la Région de Bruxelles-Capitale en finançant des projets innovants « qui feront le futur de Bruxelles » (« We fund the future »), c’est-à-dire, qui auront des retombées économiques et sociales positives pour la capitale.

 

Le KTO est également et logiquement en lien étroit avec notre Institut de recherche interdisciplinaire sur Bruxelles (IRIB).

 

L’ensemble des services KTO des universités et des Hautes écoles bruxelloises sont eux-mêmes regroupés au sein du réseau RESEARCH2B qui propose aux entreprises un accompagnement afin de trouver le partenaire académique le plus approprié pour composer un projet de Recherche et Développement.

 

Mission de Service à la société

À travers le KTO, notre université actualise de la meilleure façon sa troisième mission qu’est le Service à la société - les deux autres étant l’Enseignement et la Recherche.

 

Ce service a en effet pour ambition de se positionner à l’interface entre notre université et la société dans son ensemble, dans un fécond dialogue de compétences, de demandes de collaboration, de soutiens financiers porteurs. L’échange est réciproque : les résultats des recherches menées en sciences humaines et sociales par nos chercheurs et chercheuses peuvent aider les décideurs et décideuses dans leurs choix politiques ; et inversement, les mondes politiques ou de l’entreprenariat peuvent s’adresser à nos chercheur·e·s pour leur proposer, en les finançant, des projets de recherche spécifiques.

 

Comme le précise Delphine Lobet, il s’agit à la fois « d’exercer une veille politique et sociale externe (identifier besoins, défis, demandes, problèmes de la société) et une veille scientifique interne (savoir ce qui se fait en matière de recherche à l’USL-B) ».

 

Aide spécifique aux chercheurs et chercheuses de l’USL-B

Outre la réponse à des appels thématiques publiés par les pouvoirs publics (Europe, Région Bruxelles-Capitale) qui cherchent ainsi à être mieux outillés pour remplir leur mission ou pour répondre à des problèmes qu’ils ont identifiés, le KTO apporte son expertise juridique pour des aspects en lien direct avec la recherche : instruire les questions liées de la propriété intellectuelle des résultats ou établir des conventions de parrainage.

Notre recherche universitaire peut être financée par d’autres bailleurs de fonds que la Région bruxelloise, des administrations par exemple, dans le cadre de marchés publics. Dans ces cas de figure, les bailleurs de fonds publient des appels à projet sur des thématiques extrêmement précises.

 

Le KTO soutient les chercheurs et chercheuses dans le montage de leur projet pour répondre à ces propositions.

 

Mais aussi, une envergure démocratique : l’Open science

Le KTO a à cœur de participer à ce qu’on appelle l’ « open science » (avec leurs corolaires, « open access » et « open data »), c’est-à-dire ce mouvement qui cherche à rendre la recherche scientifique et les données qu'elle produit accessibles à tous et toutes et dans tous les niveaux de la société. Pour ce faire, le KTO collabore étroitement avec la directrice de la bibliothèque de Saint-Louis, Virginie Alavoine.

 

La recherche en sciences humaines et sociales (SHS) est moins visible…

Quand on songe « résultats de la recherche », on pense spontanément à ceux produits par les sciences dites « dures », c’est-à-dire, aux nouvelles molécules, nouveaux matériaux ou nouveaux remèdes découverts ou inventés dans l’ambiance aseptisée des labos de recherche, habités par des ingénieur·e·s, des chimistes ou des médecins inventif·ve·s. On imagine facilement les potentiels de valorisation économique qui en découlent, on pense brevets et licences.

 

… et pourtant, elle joue un rôle sociétal incontournable

Or, la recherche en sciences humaines et sociales , qu’elle soit fondamentale, appliquée, ou encore, stratégique, produit elle aussi des résultats en phase avec les besoins de la société, même si ces résultats ne sont pas sujets à une valorisation économique automatique.

C’est certainement la conviction des édiles bruxellois. Il y a une vraie demande politique d’aide à la gouvernance : pouvoir compter sur des solutions pensées scientifiquement dont les politiques peuvent s’emparer.

 

Ainsi, Innoviris soutient financièrement des projets qui traitent par exemple de la « résilience urbaine » du point de vue du développement durable.

 

Dans le champ disciplinaire de la communication, on peut citer le projet ALG-Opinion porté par notre centre de recherche Engage, Research Center for Publicness in Contemporary Communication, en collaboration avec l’UCLouvain. Comprendre comment les jeunes appréhendent les informations qui circulent sur les réseaux sociaux, et à partir de quelles sources ils et elles forgent leurs opinions (médias, web paris, parents, profs, etc.).

 

Autre thématique intéressante financée par Innoviris : celle du projet Rési-Bru qui est porté dans notre institution par le CESIR, le Centre de recherche et d’interventions sociologiques. Ce projet interuniversitaire rassemble des géographes de l’ULB et des sociologues de l’USL-B. La recherche « porte sur les raisons de l’ « exode urbain » que connaît la Région de Bruxelles-Capitale depuis plusieurs décennies. Elle vise à éclairer les profils, les trajectoires résidentielles et les motivations des ménages désirant quitter la Région (...) » Les bénéfices sociétaux concrets de ce projet de recherche sont clairement d’identifier les stratégies politique en matière de logement et d’urbanisme pour retenir à Bruxelles la classe moyenne, porteuse économiquement.

 

On citera également, dans le domaine du droit, BC-KLET, en coopération avec la coopérative URBIKE*, un projet de logistique en cargo-vélo, soulevant des questions très concrètes en droit du travail (le statut de coopérateur-salarié ?), ou à l’égard du code de la route (circuler sur des pistes cyclables avec des véhicules hors-norme ?).

 

Et pour encore améliorer l’approche ?

Certes, le KTO met en lien les chercheurs et chercheuses et la société. Mais, de l’avis de Delphine Lobet, il manque cependant un chaînon structurel qui établirait une communication entre les résultats de la recherche et leur diffusion la plus large dans la société.

Une instance qui mettrait en œuvre la « médiation scientifique » (comme il existe pour d’autres champs, de la médiation culturelle ou muséale), c’est-à-dire qui permette de reconnecter le monde de la science, au reste de la société. Une posture de communication qui se situe quelque part entre journalisme scientifique et vulgarisation, entre pédagogie scientifique et traduction médiatique. Et singulièrement pour les résultats de la recherche en sciences humaines et sociales, moins immédiatement visibles pour le grand public, plus confidentiels, sans en être pour autant moins cruciaux.

Une plateforme de diffusion, commune à tous les KTO, qui mutualiserait l’ensemble des résultats ? …

Le service à la société prendrait alors, davantage encore, tout son sens.

 

Plus précisément à l’USL-B :

> Notre KTO

> Nos centres de recherche

 

* Pour info, un de nos alumni en sciences économiques et de gestion est salarié dans la coopérative Urbike.

 

 

FG

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