Université Saint-Louis - Bruxelles
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SOCA1211 - Analyse des théories sociologiques


USL-B


Crédits : 5

Professeur :
Mode d'enseignement :
Premier quadrimestre, 30 heures de théorie.

Horaire :
Premier quadrimestre
le mercredi de 13:30 à 15:30 au 119 Marais 3300

Langues d'enseignement :
Français (avec la possibilité de textes en anglais).

Objectifs d'apprentissage :

Ce cours propose une approche analytique des principaux courants théoriques de la sociologie, ainsi qu'une réflexion sur la constitution et l'objet de la sociologie («penser le social ou la société»).

Comme il ne saurait être question d'adapter une démarche exhaustive ou encyclopédique, il s'agira de présenter des balises et des critères permettant aux étudiants de s'approprier de façon raisonnée une diversité de ressources conceptuelles (outils théoriques, mais aussi postures et « gestes » sociologiques).

Objectifs d'apprentissage plus spécifiques :

- Familiarisation avec un éventail significatif de théories sociologiques.

- Mise en perspective (historique et analytique) permettant de situer les principales théories sociologiques les unes par rapport aux autres.

- Aller au-delà d'une approche abstraite des théories en montrant comment un concept, dès lors qu'il est historicisé et mobilisé dans une démarche d'enquête située, devient un outil opératoire dont la pertinence peut être évaluée tant sur le plan de la cohérence logique que sur le plan de l'élaboration d'hypothèses donnant lieu à des mises à l'épreuve empiriques.

- Réfléchir sur quelques concepts constitutifs de la pensée sociologique.

Les apports théoriques abordés dans le cadre de ce cours seront dès lors articulés aux trois préoccupations suivantes :

1. Parvenir à mieux cerner la portée et les limites de certaines théories sociologiques en les replaçant dans leur contexte historique d'émergence.

2. Se rendre compte que les outils conceptuels fournis par certaines théories sociologiques ne se prêtent pas à n'importe quel type d'usage, autrement dit qu'il existe des affinités entre les questions que l'on se pose et les ressources théoriques auxquelles on peut avoir recours - bref que le choix des concepts et modèles d'analyse est pour partie fonction de l'objet et des intérêts de recherche.

3. Comment pratiquer, à partir de là, un pluralisme interprétatif qui soit à la fois rigoureux et consistant sur les plans conceptuel et méthodologique, et qui ne tombe pas dans les facilités d'un éclectisme relativiste.



Prérequis :
Pour le programme de Bachelier en droit :

Pour le programme de Bachelier en histoire :

Pour le programme de Bachelier en langues et lettres françaises et romanes, orientation générale :

Pour le programme de Bachelier en langues et lettres modernes, orientation germaniques :

Pour le programme de Bachelier en philosophie :


Corequis :
Contenu de l'activité :

Dans un premier volet, il s'agira de s'interroger sur les conditions et les signification de l'émergence d'une pensée sociologique vers la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle. Comment pensait-on auparavant la vie sociale des humains ? Quel nouveau régime de savoir est-il introduit par la «révolution sociologique» ? Quels apports remarquables devons-nous retenir des principaux auteurs ayant contribué à fonder cette discipline ? Un accent particulier sera mis sur la pensée du rapport entre l'individu et la société, à travers des concepts tels que l'institution, la règle, l'action (et la rationalité de l'action), le statut, le rôle, etc.

Dans ce premier volet, on ne se bornera pas à présenter une approche relevant d'une «histoire des idées sociologiques». Le lien sera fait avec le contexte contemporain, lequel amène à formuler de nouveaux questionnements, voire à mettre à l'épreuve les concepts et les outils légués par la «tradition sociologique». En particulier, on reprendra la question du rapport entre individu et société à partir des conditions actuelles, en s'interrogeant notamment sur la manière de penser l'institution (et la question de la règle) dans un contexte où se diffuse une méfiance à l'égard des institutions (ainsi qu'une difficulté à penser la règle autrement que sur le mode de la contrainte ou de la domination). Le fil conducteur du cours pourrait être formulé comme suit : comment penser le social dans un contexte où certaines approches sont tentées de «liquider» la notion même de société ? (cf. p. ex. les approches relevant de l'individualisme méthodologique, les visions dites «postmodernes», ou les théories réduisant le social à un jeu de pouvoirs).

Dans un second volet, il sera fait place à une série d'éclairages portant sur des auteurs et des théories, de façon à fournir, sinon un panorama exhaustif (cet horizon restant hors de portée), du moins un repérage permettant de s'orienter dans le domaine de la pensée sociologique. En lien avec les objectifs d'apprentissage spécifiés ci-dessus, nous aurons à l'esprit les préoccupations suivantes : comment situer les théories les unes par rapport aux autres ? (en tenant compte de leurs présupposés, des concepts de base, du contexte d'émergence de ces théories, etc.); l'articulation des ressources théoriques avec les questions de méthode (ou comment tenir compte à la fois du plan de la cohérence logique et du plan de la mise à l'épreuve empirique ? quels outils conceptuels choisir selon que l'on opte pour la description ancrée ou la montée en généralité, la perspective «micro» ou «macro», le point de vue de l'agent ou de la structure ? etc.); comment cerner les apports et les limites des théories sociologiques en les réinscrivant dans un contexte socio-histirique (sans toutefois les réduire à de contexte...) ? etc.



Activités d'apprentissages prévues et méthodes d'enseignement :

Le cours théorique est complété par des lectures de textes que l'étudiant doit effectuer par lui-même (activité impliquante). La connaissance de la matière du cours théorique et celle des textes complémentaires font l'objet d'une évaluation lors d'un même examen (voir ci-dessous).

Lors du cours magistral, le professeur expose la matière d'une manière qui se veut pédagogiquement efficace et attractive. Les étudiants sont invités à poser des questions et à débattre, la taille de l'auditoire permettant une pédagogie interactive.
Les étudiants disposent de supports écrits (documents, textes...).
A noter que les notes de cours ne sont pas exhaustives.
Une bonne prise de notes est indispensable.

Dans un cours d'analyse des théories sociologiques, il est important que les étudiant.e.s se confrontent à des textes, raison pour laquelle il est attendu que les étudiant.e.s lisent et s'approprient une série de ressources bibliographiques.
Les textes à lire constituent un complément voire un prolongement par rapport à la matière enseignée dans le cadre du cours théorique.
Les principales clés de lecture sont fournies par le professeur.
Les textes à lire sont mis à disposition des étudiants via Moodle.

Le cours devrait se donner en mode présentiel, sauf si les conditions sanitaires ne le permettent pas. Dans ce cas, on passerai à un mode distanciel (selon des modalités à préciser).



Méthodes d'évaluation :

Examen oral.
L'évaluation de l'UE comprend deux volets dont le poids dans la note globale est calculé de la façon suivante :

- connaissance de la matière du cours théorique : 60% de la note globale (12/20)
- connaissance des textes complémentaires : 40% de la note globale (8/20).

Précisons que la partie relative à la lecture de textes ne sera prise en compte que si l'étudiant.e obtient au moins un tiers des points pour la partie de l'examen correspondant au cours magistral (4/12, sur base de minimum 2 questions). En effet, la partie de l'examen portant sur le cours théorique évalue des compétences de base qui, si elles ne sont pas acquises, ne permettent pas d'envisager de prendre en compte la partie lecture de textes. En d'autres termes, on considère qu'une insuffisance trop grave au niveau des compétences de base (moins de 4/12) ne saurait être compensée par une connaissance de textes ayant un statut de complément. Le principe appliqué ici renvoie à une logique d'acquis d'apprentissage et non à une logique arithmétique. Dans le cas où la partie lecture de textes n'est pas prise en compte au niveau de l'évaluation, la note sur 12 est ajustée en note sur 20 selon une règle de proportionnalité : 1/12 = 1,66/20 arrondi à 2/20; 2/12 = 3,33/20 arrondi à 3/20; 3/12 = 4,99/20 arrondi à 5/20.

La méthode d'évaluation est la même lors des deux sessions d'examen.

Précision renvoyant au contexte de «crise sanitaire» (covid-19) : au moment de rédiger cette fiche descriptive, nous pouvons annoncer que l'objectif est d'organiser un examen oral qui se déroulera sur le mode présentiel; si les conditions sanitaires ne le permettent pas, l'examen restera oral mais passera en mode distanciel.




Bibliographie :

Bibliographie sélective

- Jean-Michel Berthelot, L'intelligence du social. Le pluralisme explicatif en sociologie, Paris, P.U.F., 1990.
- Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968.
- Daniel Cefaï (dir.), L'enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003.
- Philippe Corcuff, Les nouvelles sociologies, Paris, Nathan, coll. 128, 1999 (1ère éd.).
- Jean-Pierre Durand et Robert Weil (dir.), Sociologie contemporaine, Paris, Vigot, 1989.
- Jean-Louis Fabiani, La sociologie comme elle s'écrit. De Bourdieu à Latour, Paris, EHESS, 2015.
- Anthony Giddens, Sociology, London, Polity Press, 1989.
- Johan Heilbron, Naissance de la sociologie, Marseille, Agone, 2006 (traduit du néerlandais; éd. orig. : 1990).
- Marc Joly, La révolution sociologique. De la naissance d'un régime de pensée scientifique à la crise de la philosophie (XIXe-XXe siècle), Paris, La Découverte, 2017.
- Bruno Karsenti, L'homme total. Sociologie, anthropologie et philosophie chez Marcel Mauss, Paris, P.U.F., 1997.
- Bernard Lahire, L'esprit sociologique, Paris, La Découverte, 2005.
- Michel Lallement, Histoire des idées sociologiques de Parsons aux contemporains, Paris, Armand Colin, 2007 (3ème édition).
- Cyril Lemieux (dir.), Pour les sciences sociales. 101 livres, Paris; EHESS, 2017.
- Danilo Martuccelli, Sociologies de la modernité, Paris, Gallimard, coll. Folio-essais, 1999.
- Laurent Mucchielli, La découverte du social. Naissance de la sociologie en France, Paris, La Découverte, 1998.
- Jean-Claude Passeron, Le raisonnement sociologique, Paris, Albin Michel, 2006 (nouvelle édition revue et augmentée; 1ère éd. : 1991.
- Neil J. Smelser (ed.), Handbook of Sociology, London, Sage, 1988.
- Luc Van Campenhoudt et Nicolas Marquis, Cours de sociologie, Paris, Dunod, 2014.