Université Saint-Louis - Bruxelles
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SOCA1210 - Sociologie de la culture



En raison de la crise du COVID-19, les informations ci-dessous sont susceptibles d'être modifiées, notamment celles qui concernent la méthode d'enseignement ou d'évaluation.



Crédits : 5

Professeur :
Assistant :
Mode d'enseignement :
Premier quadrimestre, 30 heures de théorie.

Horaire :
Premier quadrimestre
le mercredi de 15:45 à 17:45 au 43 Botanique 5

Langues d'enseignement :
Français (avec la possibilité de textes en anglais).


Objectifs d'apprentissage :
Cette UE porte sur un champ particulier de la sociologie et suppose d'avoir déjà suivi au moins un cours d'introduction générale à cette discipline.

Les objectifs du cours sont les suivants :

- Comprendre les enjeux définitionnels autour de la notion de culture.
- Acquérir les outils conceptuels permettant d'analyser le fonctionnement concret des champs culturels, ainsi que les normes qui font sens dans les mondes de l'art et de la culture (cf. p. ex. la culture dite légitime et ses remises en question, les référentiels des politiques culturelles, etc.).
- Aperçu sur les enjeux des politiques culturelles des Etats modernes.
- Présentation des approches classiques et des tendances actuelles en sociologie de la culture.
- Réflexion transversale, de nature épistémo/méthodologique : non seulement comment étudier sociologiquement « la culture », mais aussi qu'est-ce que « la culture » est susceptible de nous apprendre sur l'état d'une société (sous l'angle de la production et/ou de la réception des biens culturels) ?
- Démontrer sa capacité à s'approprier des éléments du cours théorique dans le cadre d'un travail écrit individuel (research paper) conçu dans une optique exploratoire (voir ci-dessous).



Prérequis :
Pour le programme de Bachelier en information et communication :

Pour le programme de Bachelier en sciences politiques, orientation générale :

Pour le programme de Bachelier en sociologie et anthropologie :


Corequis :
Aucun

Contenu de l'activité :
Quelques grandes lignes :

- La culture, un terme non seulement polysémique, mais aussi polémique : luttes symboliques autour de la définition de la culture (cf. notions de culture légitime, de culture populaire ou vernaculaire, de culture commerciale, d'éclectisme culturel ou d'omnivorité, d'identité culturelle, de marketing culturel, etc.).
- La définition sociologique de la culture et la définition anthropologique de la culture.
- Débats relatifs à la compréhension de cultures ou de formes de vie différentes (le culturalisme et ses avatars, entre relativisme et déconstruction des identités culturelles, la question de l'interprétation dans une perspective pragmatique, les controverses autour du tournant interprétatif : cf. C. Geertz, M. Sahlins, D. Cefaï, F. Barth, F. Boas...).
- L'émergence et l'institutionnalisation d'un champ culturel autonomisé dans le contexte des sociétés modernes : perspective historique et sociologique (cf. l'antithèse culture / civilisation selon N. Elias, la « bifurcation culturelle » dans le contexte américain selon L. Levine, les règles et les logiques du champ culturel selon P. Bourdieu, N. Heinich, H. Becker, etc.).
- Les grandes approches en sociologie de la culture, en fonction de deux axes (création / production vs. réception / consommation; primat de l'œuvre vs. primat du contexte). Principaux apports présentés dans ce cours : sociologie des artistes et des producteurs culturels (la figure de l'artiste classique, les industries culturelles, les « créatifs » et l'économie de la création, etc.), sociologie des goûts et des pratiques culturelles (La distinction de Bourdieu et ses relectures), Adorno et la double impulsion d'une critique de la culture de masse et d'un refuge dans l'esthétisme, les approches interactionnistes et pragmatiques (Les mondes de l'art de Becker, A. Hennion et la sociologie des amateurs, etc.), les Cultural Studies, etc.
- Un fil conducteur : usages de la culture et métamorphoses de la distinction à l'ère de l'affirmation de soi, des technologies numériques et du marketing culturel.



Activités d'apprentissages prévues et méthodes d'enseignement :
L'UE est composée d'un cours théorique de 30h et d'un exercice complémentaire consistant à réaliser un travail écrit individuel (research paper).

Dans le cadre du cours théorique, le professeur expose la matière d'une manière qui se veut pédagogiquement efficace et attractive. Les étudiants sont invités à poser des questions et à débattre, la taille de l'auditoire permettant une pédagogie interactive. Certaines parties du cours peuvent se prêter à un dispositif de type classe inversée.

En complément de l'étude du cours magistral, l'étudiant.e doit rédiger durant le quadrimestre un travail écrit individuel (research paper). Ce travail doit permettre à l'étudiant.e de démontrer sa capacité à utiliser de manière précise, rigoureuse, pertinente, justifiée et articulée, des ressources conceptuelles et des éléments de problématisation ayant été présentés dans le cadre du cours théorique. Afin de l'aider à mener à bien ce travail, l'étudiant.e bénéficiera d'un encadrement assuré par un.e assistant.e (deux séances de présentation + heures de permanence [à noter que l'entrevue avec l'assistant.e se fera sur base d'une note d'intention transmise préalablement]). Par ailleurs, l'étudiant.e sera tenu de soumettre sa question de départ à l'assistant.e via Moodle (en tenant compte de périodes précisées dans le document «consignes», disponible en ligne au début du quadrimestre).

Le travail doit porter sur un objet ayant des liens étroits et explicites avec la matière enseignée dans le cadre du cours théorique (voir en particulier le fil conducteur autour des usages différenciés de la culture et des métamorphoses de la distinction, ou encore les luttes symboliques autour de la définition de la culture). La question de départ doit être bien ciblée / dimensionnée et méthodologiquement contrôlable dans le cadre d'un exercice de ce type (mode d'entrée ou analyseur bien délimité, éviter les réflexions spéculatives ou abstraites, privilégier un registre analytique et non normatif, articulation entre théorie et empirie...). Le travail, conçu dans une optique exploratoire, doit obligatoirement comporter les étapes suivantes (voir le cours de DMSS) :

- La question de départ.
- Une brève revue de la littérature scientifique (1 à 2 pages).
- Une problématisation débouchant sur une ébauche de modèle d'analyse (avec formulation d'au moins une hypothèse de travail, testable empiriquement) (3 à 5 pages).
- Exercice d'analyse en lien avec un matériau empirique (un entretien, un récit de vie, une observation, une œuvre culturelle prise comme analyseur...) (3 à 5 pages).
- Conclusions provisoires (et pistes éventuelles).
- Bibliographie.

Le travail devra être rédigé en respectant les conventions d'écriture scientifiques (cf. vade mecum), et ne pourra excéder 30 000 signes (de 9 à 12 pages, interligne 1,5).
Le research paper devra être remis avant la session d'examen à laquelle s'inscrit l'étudiant.e.
Il devra être adressé à l'assistant.e en respectant les modalités et l'échéance indiquées dans le document «consignes» (en ligne).

Le cours théorique devrait se donner en mode présentiel, sauf si les conditions sanitaires ne le permettent pas. Dans ce cas, on passerait à un mode distanciel (selon des modalités à préciser).
La présentation et l'encadrement du research paper se feront en mode distanciel (via Teams).




Méthodes d'évaluation :
L'évaluation de l'UE comprend deux volets dont le poids dans la note globale est le suivant :

- évaluation de la connaissance du cours théorique lors d'un examen oral (10/20);
- évaluation du travail écrit individuel (10/20).

Précisons que l'évaluation du research paper se fait en deux temps : dans un premier temps, l'assistant.e corrige le travail écrit et lui attribue une note provisoire; dans un second temps, le professeur peut revenir sur ce travail lors de l'examen oral et ajuster la note intermédiaire. Cette procédure d'évaluation à double ressort justifie, d'une part que les deux volets soumis à évaluation ne soient pas distincts (les deux activités étant complémentaires et partiellement liées), et d'autre part que la remise à temps du travail écrit soit une condition pour pouvoir présenter l'examen oral.

Formellement, la matière du cours théorique n'est évaluée que lors de l'examen oral, mais l'examen oral ne sert pas qu'à évaluer la matière vue au cours théorique, puisqu'il permet de revenir sur le travail écrit individuel, notamment en envisageant les liens entre le travail et le cours.

Dans le cas où l'étudiant.e ne présente pas l'examen alors qu'il a remis à temps son travail écrit, il/elle se voit attribuer la note globale de 0(A) ou 1(NP), et la note provisoire se rapportant au travail est conservée pour les sessions ultérieures au cours de la même année académique.

Dans le cas où l'étudiant.e ne dépose pas son travail à l'issue du quadrimestre pendant lequel le cours est donné, il (ou elle) est tenu(e) de le remettre lors d'une session ultérieure en se conformant aux mêmes consignes. A noter qu'un.e étudiant.e qui réalise son travail en dehors du quadrimestre pendant lequel l'UE est programmée ne bénéficiera pas d'un encadrement de la part de l'assistant.e (pas de permanence, etc.).

Précision renvoyant au contexte de «crise sanitaire» (covid-19) : au moment de rédiger cette fiche descriptive (début septembre 2020), nous pouvons annoncer que l'objectif est d'organiser un examen oral qui se déroulera sur le mode présentiel; si les conditions sanitaires ne le permettent pas, l'examen restera oral mais passera en mode distanciel.




Bibliographie :
- Howard Becker, Les mondes de l'art, Paris, Flammarion, coll. Champs, 2006 (traduit de l'américain; éd. orig. : 1982).
- Pierre Bourdieu, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979.
- Pierre Bourdieu, Les règles de l'art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil, 1992.
- Philippe Coulangeon, Sociologie des pratiques culturelles, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2005.
- Philippe Coulangeon, Les métamorphoses de la distinction. Inégalités culturelles dans la France d'aujourd'hui, Paris, Grasset, 2011.
- Ph. Coulangeon et J. Duval (dir.), Trente ans après La Distinction, Paris, La Découverte, 2013.
- Denys Cuche, La notion de culture dans les sciences sociales, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2010 (4ème éd.).
- Christine Détrez, Sociologie de la culture, Paris, Armand Colin, 2014.
- Olivier Donnat et Paul Tolila (dir.), Le(s) public(s) de la culture, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
- Nathalie Heinich, L'élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique, Paris, Gallimard, 2005.
- Antoine Hennion, La passion musicale. Une sociologie de la médiation, Paris, Métailié, 1993.
- Bernard Lahire, La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, Paris, La Découverte, 2004.
- Lawrence W. Levine, Culture d'en haut, culture d'en bas. L'émergence des hiérarchies culturelles aux Etats-Unis, Paris, La Découverte, 2010 (traduit de l'américain; éd. orig. : 1988).
- Armand Mattelart, Erik Neveu, Introduction aux Cultural Studies, Paris, La Découverte, coll. Repères, 2003.
- Pierre-Michel Menger, Portrait de l'artiste en travailleur, Paris, Seuil, 2002.