Université Saint-Louis - Bruxelles
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DROI1122 - Philosophie



En raison de la crise du COVID-19, les informations ci-dessous sont susceptibles d'être modifiées, notamment celles qui concernent la méthode d'enseignement ou d'évaluation.



Crédits : 8

Professeurs :
Assistants :
Mode d'enseignement :
Premier et deuxième quadrimestre, 90 heures de théorie.

Horaire :
Premier quadrimestre
le mardi de 10:45 à 11:45 au Ommegang Om10
le mercredi de 10:45 à 12:45 au Ommegang Om10

Second quadrimestre
le mercredi de 10:45 à 11:45
le jeudi de 10:45 à 12:45

Langues d'enseignement :
Français.

Objectifs d'apprentissage :
Ce cours relève de la philosophie générale. Il vise à introduire les étudiant·e·s à la spécificité du questionnement philosophique et à leur fournir les bases qui leur permettront de développer leur sens critique, affiner leur raisonnement et améliorer leurs compétences argumentatives.

Acquérir de solides connaissances en philosophie générale et, plus spécifiquement, en philosophie politique et anthropologie philosophique est d'un intérêt direct et crucial pour les juristes.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un cours de philosophie du droit, des liens avec le domaine du droit se feront en effet sur le double registre méthodologique et thématique.
Du point de vue de la méthode, l'accent mis dans le cours sur l'acquisition des compétences de « penser, délibérer et juger » ainsi que sur l'importance de la lecture précise, du commentaire et de l'interprétation des textes philosophiques, compte tenu de leur « technicité » propre, nous semble constituer un exercice important dans la formation de futur·e·s juristes, qui devront être à même de saisir toutes les nuances et la complexité des textes de loi. Il nous semble que la philosophie est une discipline particulièrement à même d'aider à la formation de juristes qui ne se contentent pas « d'appliquer » mécaniquement les règles de droit, mais qui soient capables de les interpréter à bon escient et de les mettre en question.
D'un point de vue thématique, les différentes branches du droit nous semblent inséparables d'une réflexion sur l'humain en général, et d'une sensibilisation à la diversité des manières de penser, de raisonner et d'agir. Par ailleurs, il est évident que le droit est inséparable de la politique et que les questionnements philosophiques relatifs à l'institution de la société, à l'interaction entre les différentes formes de communautés qui la composent ou encore à la démocratie, constituent un background théorique qui pourra nourrir la réflexion personnelle des jeunes juristes durant leurs études puis plus tard, sur le terrain.
Des synergies seront plus clairement apparentes avec les cours de sources et principes du droit, de droit constitutionnel (voy. les théorisations philosophiques de l'État et du contrat social) et de droit romain (voy. la pertinence de la philosophie grecque pour comprendre et interroger le monde contemporain, tout comme celle du droit romain pour analyser le droit contemporain).

Ce cours vise ainsi à former à la démarche scientifique, en développant des compétences critiques et conceptuelles, telles que :
- dégager et comprendre la construction d'un problème philosophique, et la manière dont une certaine démarche de pensée entreprend d'y répondre
- comprendre un texte philosophique et en reconstruire l'argumentation par écrit
- identifier, restituer et être capable de comparer la cohérence propre aux différentes réponses philosophiques possibles à un problème donné
- déterminer l'importance du contexte socio-historique et culturel pour le développement d'une pensée
- maîtriser le vocabulaire philosophique
- être capable de se situer dans une historicité de la pensée
- mettre en évidence les visions du monde et les valeurs sous-jacentes à un raisonnement, ainsi que les présupposés d'une thèse ou d'une opinion (telle conception de la vérité, de la liberté, de l'égalité, etc.)
- dégager les conséquences possibles d'une thèse ou d'une opinion (mener le raisonnement jusque dans ses ultimes conséquences, qui demeurent parfois cachées à une compréhension trop rapide)
- différencier les types de jugement (philosophique, scientifique, juridique, moral, esthétique) et dégager leurs logiques propres
- mobiliser les ressources conceptuelles de l'histoire de la philosophie pour construire un jugement personnel sur une question donnée


Prérequis :
Aucun

Corequis :
Aucun

Contenu de l'activité :
Au premier quadrimestre, le cours sera centré sur la question de la justice et du jugement. Partant de situations concrètes plutôt que d'une question théorique, il s'agira d'identifier différentes significations possibles de « l'acte de juger » puis, en généralisant cette étape de conceptualisation et les réponses qui lui sont apportées sur différentes « scènes de justice », d'analyser les textes de plusieurs philosophes qui y ont travaillé (en particulier Tocqueville, Hume, Smith, Rawls, Sen et Nussbaum).

Au second quadrimestre, le cours partira de deux grandes questions de la tradition philosophique, « qu'est-ce que l'humain ? » et « qu'est-ce que la politique ? », pour se diriger peu à peu vers une troisième thématique qui surplombe et problématise les deux premières : la question de « la norme ». Ces thèmes seront interrogés à partir de différents auteurs à travers l'histoire des idées, de la philosophie grecque antique à la philosophie française contemporaine. Il s'agira moins de dresser un inventaire de tout ce qu'on a pu dire sur la notion de norme que d'analyser la façon dont cette notion soulève des problèmes majeurs pour différents champs de la pensée en sciences humaines, depuis l'épistémologie - par la question des normes de la vérité ou de l'universalité en sciences humaines -, jusqu'à l'éthique et au politique - travaillées par les questions des normes sociales, de la norme de l'action, du rapport aux lois de la cité etc.

De ce bref survol de notre programme se dégage clairement notre positionnement : le « contenu de la philosophie » s'appuie d'abord sur un large héritage de penseurs et penseuses, ancien·ne·s et contemporain·e·s, qu'il s'agit de comprendre en profondeur - quant à leur formulation de questions philosophiques et aux réponses qu'ils et elles y ont apporté. Le cours comporte donc une part encyclopédique recouvrant les champs de la philosophie ancienne, moderne et contemporaine, appartenant aussi bien à la tradition continentale qu'anglo-saxonne. Il s'agira notamment, par-là, de faire comprendre aux étudiant·e·s qu'une pensée philosophique, si originale et novatrice soit-elle, est toujours tributaire d'un contexte socio-historique précis, d'événements et/ou de problèmes en fonction desquels elle a dû se situer ou a été élaborée.

Ceci a pour but de familiariser les étudiant·e·s avec l'apparente « étrangeté » du questionnement philosophique, due à son haut degré d'abstraction et aux modes de raisonnement qu'elle mobilise, mais aussi de leur faire prendre conscience du fait que la pensée des philosophes relaie des questionnements propres à tout individu (sur le rapport à la justice, à la mort, à autrui, au temps, à l'existence de Dieu, etc.), et qu'elle a contribué à façonner en profondeur nos manières de penser. Ainsi, nous tâcherons de mettre en évidence comment les « problèmes » qu'ont rencontré les penseurs du passé, comme les concepts qu'ils ont développés pour les résoudre, peuvent nous aider à construire nos propres réponses aux « problèmes » que nous connaissons aujourd'hui.


Activités d'apprentissages prévues et méthodes d'enseignement :
Le cours se donne ex cathedra, en grand amphithéâtre, sauf si les conditions sanitaires imposent un enseignement à distance : dans cette situation, le cours sera dispensé par capsules vidéo disponibles en différé, émaillées de séances de questions-réponses « en direct ».

Le support écrit du cours est constitué par les deux livres suivants :
- Sophie Klimis, Penser, délibérer, juger. Pour une philosophie de la justice en acte(s), De Boeck, Bruxelles, 2018.
- Sophie Klimis, L'énigme de l'humain et l'invention de la politique. Les racines grecques de la philosophie moderne et contemporaine, De Boeck, Bruxelles, 2014.

Une aide est proposée lors des « monitorats » dispensés, chaque semaine, par un assistant.

Aux deux quadrimestres, un forum est en outre ouvert sur moodle : les étudiant·e·s peuvent y poser des questions aux professeur·e·s.


Méthodes d'évaluation :
Ce cours étant destiné conduire l'étudiant·e à développer une réflexion critique et à construire une argumentation, l'examen consiste en plusieurs questions, qui visent à évaluer les capacités suivantes :
- commentaire et interprétation d'un extrait de texte philosophique et capacité de le resituer dans le cadre plus général de la pensée de son auteur ;
- explication synthétique d'un concept clé ou d'un raisonnement ;
- éventuellement, réflexion plus personnelle, sous la forme d'une dissertation.

L'évaluation prendra la forme d'un examen écrit, passé sur site si les conditions sanitaires le permettent, sur moodle à défaut. Les questions porteront sur la compréhension des grandes articulations du cours et des textes philosophiques qui en constituent le fondement.

Le cours étant annuel, la note obtenue en janvier est dispensatoire et vaut pour la moitié du total, en juin et septembre, si elle est égale ou supérieure à 10/20.


Bibliographie :
Une bibliographie est renseignée dans les deux livres susmentionnés ; les sources sont par ailleurs référencées au fil du cours, dans les supports correspondants.

Autres informations :
Chaque version papier des livres servant de base au cours inclut un code individuel, lequel permet d'accéder à une version électronique du livre, comprenant des « bonus » (biographies des auteur·e·s étudié·e·s et lexique des termes de grec ancien).
Les exemplaires vendus à la reprographie bénéficient d'un tarif spécial. Sophie Klimis reverse ses droits d'auteure au service social de l'université.