Université Saint-Louis - Bruxelles
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CLASSEMENT U-MULTIRANK DES UNIVERSITÉS EUROPÉENNES


Publié le 21 avril 2015


Le classement U-Multirank 2015 a été publié il y a peu. Ce nouveau classement mondial des universités, mis en place à l’initiative de la Commission européenne, en est à sa deuxième édition. Il compare plus de 1200 universités et établissements d’enseignement supérieur dans une optique multidimensionnelle et orientée vers l’utilisateur, ce qui le distingue des classements internationaux existants tels que celui du Times ou de Shangaï. Une trentaine de critères servent de base à la comparaison, dans les domaines de la recherche, de l’enseignement, du transfert de connaissances, de l’engagement régional et dans la dimension internationale.

La presse belge a récemment rapporté les bons, voire très bons résultats obtenus par toutes les Universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) dans le classement U-Multirank 2015.

En ce qui concerne l’enseignement, où les indicateurs sont des taux de diplômés, l’Université Saint-Louis se situe dans la moyenne ou au-dessus de la moyenne des universités internationales pour 3 des 4 critères bien qu’il n’y ait pas d’examen d’entrée, ce qui défavorise, au niveau de ce classement, toutes les Universités de la FWB. Le score relativement moins bon au niveau du taux de diplômés « à temps » en master s’explique par le fait que les masters complémentaires organisés par Saint-Louis s’adressent à un public majoritairement engagé dans la vie professionnelle qui, par conséquent, a souvent tendance à étaler son programme.

En matière d’internationalisation, nous obtenons une note maximale pour ce qui concerne la mobilité étudiante et l’internationalisation de notre personnel académique.

En insertion régionale, nous sommes évalués sur deux critères pour lesquels nous obtenons la note maximale, les trois autres n’étant pas applicables à notre institution.

Pour ce qui concerne les transferts de technologie, si nous avons été jugés excellents sur deux critères, le fait que nous n’ayons pas de brevets ni de partenariats industriels étant donné notre spécialisation en sciences humaines nous amène automatiquement à obtenir une mauvaise note. 

Le biais à l’encontre des sciences humaines se mesure encore bien plus en recherche et il convient donc d’en expliquer les résultats.  Si le financement externe de la recherche et le nombre de post-doctorats sont respectivement supérieurs et identiques à la moyenne des universités européennes, les résultats au niveau des publications apparaissent décevants. Ils s’expliquent pourtant aisément par les indicateurs retenus par U-Multirank. En effet, le dénombrement des publications a été effectué via le moteur de recherche "Web of Science", qui est considéré comme fiable pour les sciences et les sciences du vivant, mais ne l’est nullement pour les sciences humaines et sociales. Pour cinq articles de sciences humaines et sociales publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture, un seul sera recensé par Web of Science.  Les chiffres obtenus via cet indicateur ne sont donc en rien révélateurs de notre activité scientifique et de notre niveau de publications.  Certes, ce biais pénalise de la même manière les sciences humaines et sociales dans les autres universités de la FWB mais l’USL-B en est de loin la plus affectée puisque nous ne menons de recherche qu’en sciences humaines et sociales. Nous n’avons donc pas, au contraire des autres universités, des chiffres rééquilibrés par des publications dans les autres secteurs, mieux référencés par « Web of Science ».  Un tel biais confirme, à l’opposé, l’importance des dépôts institutionnels (DIAL) comme instrument d’évaluation de la production scientifique d’une université comme la nôtre, qui référence parmi toutes les publications, 249 publications « peer-review » parmi les 760 publications présentes sur DIAL par rapport aux 58 publications retenues via Web of Science pour la même période.

En conclusion, bien que le nouveau classement U-Multirank permette de tenir compte de la diversité des situations rencontrées par les institutions, la comparaison reste difficile sans contextualisation des résultats.

Pierre Jadoul
Recteur de l’Université