Université Saint-Louis - Bruxelles
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La coopération universitaire au développement à la trappe ?


Publié le 21 mars 2012


Les projets et programmes de coopération menés par les universités francophones et flamandes en partenariat avec les universités des pays en développement sont menacés. En effet, la coopération universitaire a été dénoncée récemment par le gouvernement fédéral comme abusivement financée, sous prétexte que les matières universitaires sont du ressort des Communautés. Considérant la coopération universitaire au développement comme une « compétence usurpée » qui aurait déjà été transférée aux Communautés, le gouvernement fédéral entend que ce soient ces dernières qui en financent dŽsormais les actions.

Le danger, si les CommunautŽs ne suivent pas au niveau du financement, est que les universitŽs soient forcŽes d'arrter toute coopŽration avec les universitŽs des pays du Sud. C'est ce risque que l'ensemble des universitŽs francophones, reprŽsentŽes par la Commission universitaire pour le DŽveloppement (CUD-CIUF) ont voulu dŽnoncer hier matin lors d'une confŽrence de presse, durant laquelle ont tŽmoignŽ, parfois avec beaucoup d'Žmotion, de nombreux tŽmoins partenaires du Sud, qu'ils soient boursiers dans le cadre de cours et stages internationaux, acteurs de la coopŽration universitaire institutionnelle ou acteurs de projets interuniversitaires ciblŽs (PIC).

Les universitŽs de la CommunautŽ franaise sont convaincues qu'il n'existe aucun argument dŽcisif autorisant le gouvernement fŽdŽral ˆ traiter la coopŽration universitaire comme une compŽtence usurpŽe. Leur Žmoi et leur inquiŽtude ont ŽtŽ relayŽs par Bernard Rentier, Recteur de l'ULg, prŽsident du Conseil interuniversitaire francophone (CIUF), et Olivier Paye, professeur aux FacultŽs universitaires Saint-Louis, membre du Bureau du CIUF-CUD. Ce dernier a exprimŽ la sidŽration et la colre des universitŽs, qui ont ŽtŽ mises devant le fait accompli sans aucun prŽavis. En effet, depuis le 1er janvier 2012, plus aucun financement n'est assurŽ par le gouvernement fŽdŽral, en l'attente d'une nŽgociation avec les CommunautŽs. Cela signifie que des projets en partenariat avec les universitŽs du Sud sont dŽjˆ en phase d'arrt, sans parler de la cinquantaine d'emplois qui sont menacŽs en Belgique.

Une pŽtition a ŽtŽ lancŽe il y a trois jours afin de demander aux autoritŽs fŽdŽrales et communautaires de garantir le maintien des moyens financiers actuels permettant la poursuite des actions et, en cas de transfert de la charge budgŽtaire vers les CommunautŽs, de garantir une transition concertŽe, efficace, participative et mžrement rŽflŽchie dans le respect de toutes les parties concernŽes. Les Recteurs des six universitŽs francophones de Belgique sont signataires de cette pŽtition, qui comptait, au moment de la confŽrence de presse de ce 21 mars, soit 36 heures seulement aprs son lancement, dŽjˆ 4082 signatures.