Les projets et programmes de coopération menés par les universités francophones et flamandes en partenariat avec les universités des pays en développement sont menacés. En effet, la coopération universitaire a été dénoncée récemment par le gouvernement fédéral comme abusivement financée, sous prétexte que les matières universitaires sont du ressort des Communautés. Considérant la coopération universitaire au développement comme une « compétence usurpée » qui aurait déjà été transférée aux Communautés, le gouvernement fédéral entend que ce soient ces dernières qui en financent dsormais les actions.
Le danger, si les Communauts ne suivent pas au niveau du financement, est que les universits soient forces d'arrter toute coopration avec les universits des pays du Sud. C'est ce risque que l'ensemble des universits francophones, reprsentes par la Commission universitaire pour le Dveloppement (CUD-CIUF) ont voulu dnoncer hier matin lors d'une confrence de presse, durant laquelle ont tmoign, parfois avec beaucoup d'motion, de nombreux tmoins partenaires du Sud, qu'ils soient boursiers dans le cadre de cours et stages internationaux, acteurs de la coopration universitaire institutionnelle ou acteurs de projets interuniversitaires cibls (PIC).
Les universits de la Communaut franaise sont convaincues qu'il n'existe aucun argument dcisif autorisant le gouvernement fdral traiter la coopration universitaire comme une comptence usurpe. Leur moi et leur inquitude ont t relays par Bernard Rentier, Recteur de l'ULg, prsident du Conseil interuniversitaire francophone (CIUF), et Olivier Paye, professeur aux Facults universitaires Saint-Louis, membre du Bureau du CIUF-CUD. Ce dernier a exprim la sidration et la colre des universits, qui ont t mises devant le fait accompli sans aucun pravis. En effet, depuis le 1er janvier 2012, plus aucun financement n'est assur par le gouvernement fdral, en l'attente d'une ngociation avec les Communauts. Cela signifie que des projets en partenariat avec les universits du Sud sont dj en phase d'arrt, sans parler de la cinquantaine d'emplois qui sont menacs en Belgique.
Une ptition a t lance il y a trois jours afin de demander aux autorits fdrales et communautaires de garantir le maintien des moyens financiers actuels permettant la poursuite des actions et, en cas de transfert de la charge budgtaire vers les Communauts, de garantir une transition concerte, efficace, participative et mrement rflchie dans le respect de toutes les parties concernes. Les Recteurs des six universits francophones de Belgique sont signataires de cette ptition, qui comptait, au moment de la confrence de presse de ce 21 mars, soit 36 heures seulement aprs son lancement, dj 4082 signatures.