Université Saint-Louis - Bruxelles
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Natacha Pfeiffer,

chercheuse et assistante en philosophie

 

Jean-François Champollion fut le premier à déchiffrer les hiéroglyphes. L’égyptologue ne se doutait sans doute pas que son œuvre serait à l’origine d’une profonde déception pour une petite fille dans les années 90. Natacha Pfeiffer. Elle qui avait déjà commencé ce travail d’interprétation dès son plus jeune âge fut en effet très déçue d’apprendre, à 8 ans, que cela avait déjà été fait. Notre jeune chercheuse, adepte de romans policiers, voulait percer le mystère des hiéroglyphes. Ces petits dessins. Ces images. En décoder le sens. Savoir les regarder et s’interroger. Voir les choses autrement. De fil en aiguille, cette ambition s’est généralisée et c’est dans le cinéma que notre philosophe de l’image s’épanouit désormais le plus. « Natacha Pfeiffer, le portrait ! », scène 1, plan 1, tournez ! Clap !

 

Inspirée par les parcours des réalisateurs qu’elle aime, tels que Michael Haneke et Wes Anderson, et suite à une rencontre avec Laurent Van Eynde en rhéto, elle décide d’entamer des études de philosophie pour aboutir au cinéma « autrement ». Mais c’est le film russe « Le Miroir » d’Andreï Tarkovski qui déclenche véritablement chez Natacha ce besoin de décoder l’image cinématographique. Un film vu et revu une quinzaine de fois en une semaine. Un premier vrai travail en philo. Des tas de petits mystères à élucider. Un rêve !

 

Trois années de bac en philo à Saint-Louis, deux ans de master en esthétique et philosophie de l’art à l’UCL et un mémoire sur l’expressionnisme allemand plus tard, Natacha se voit offrir la possibilité d’entamer une formation de troisième cycle dans le cadre de l’Ecole Doctorale de Philosophie. La jeune chercheuse s’est naturellement focalisée sur le cinéma muet durant son parcours d’étudiante. Une période qui la fascine. Raconter une histoire uniquement grâce au pouvoir des images et à l’art de les manier…

 

Aujourd’hui, son projet de thèse a pour titre provisoire : « Les enjeux philosophiques d’une nouvelle théorie de l’intervalle de l’image cinématographique ». Natacha y développe une vision singulière du cinéma questionnant la fixité originaire d’une image et l’illusion de mouvement qu’elle suscite. L’invention de l’image cinématographique, d’abord technique, devient, selon notre philosophe de l’image, porteuse d’enjeux conceptuels et philosophiques fondamentaux. Sa recherche tente de démontrer en quoi notre conception contemporaine de l’image, de toutes les images, est profondément ancrée dans cette réinvention des limites de l’image par le cinématographe.

 

En parallèle, Natacha est assistante pour le cours de philosophie générale. Elle écrit aussi. Cela va de la rédaction d’un livre en collaboration avec Laurent Van Eynde sur l’œuvre d’Anthony Mann, à l’écriture de scénarios bien planqués dans ses tiroirs. Scénarios qu’elle ressortira peut-être un jour… Qui sait ? De nature fonceuse, un proverbe lui trotte dans la tête : « Bien faire et laisser dire ! ». On ne s'étonnera donc pas de voir un jour le nom de Natacha Pfeiffer en haut de l'affiche.

 

Ses projets à moyen-terme ? Un séjour de six mois prévu à partir de janvier 2016 pour terminer sa thèse à l'Université de Harvard grâce à l'obtention d'une bourse « Fulbright ». Le professeur qui l'accueillera et la supervisera sur place, Tom Conley, est célèbre pour avoir écrit un ouvrage qui s'intitule « Film Hieroglyphs », serait-ce un signe ?

 

A la question « que cherchez-vous sans jamais le trouver ? », il est très difficile pour un ou une philosophe de ne pas répondre « le sens ». Evidemment, pour Natacha, on reste dans le visuel. Pourquoi l’humanité produit-elle des images depuis sa naissance ? Fondamentalement, que recouvre ce besoin ? C’est donc bien le sens que Natacha recherche, mais celui des images… et elle espère bien le trouver, évidemment !

 

Clap ! Coupez ! C’est dans la boîte !

 

Plus d'infos ? Natacha en quelques dates.

 

EF


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