Portrait de Wouter Vergote,

chargé de cours en économie

Si vous cherchez Wouter Vergote le jeudi en début d’après-midi, il y a de fortes chances que vous le trouviez à la salle de sport de Saint-Louis, avec quelques collègues, à courir derrière un ballon, entre deux filets (du moins, quand il n’est pas blessé). Son rêve d’enfant et d’adolescent était de devenir footballeur professionnel. La vie en a décidé autrement et l’a mené sur un chemin tout différent. Mais pas forcément opposé. Aujourd’hui économiste, il s’intéresse de près, avec ses collègues du CEREC (Center for Research in Economics), à la théorie des jeux et aux réseaux de coopération.

Sommes-nous si loin des notions de dispositifs tactiques, de fairplay, et (de la théorie) de hors-jeu propres au domaine footballistique ?

Notre chercheur en économie, Wouter Vergote, a grandi à Roulers, en Flandre occidentale. Son choix d’études, il avoue l’avoir un peu fait « au vogelpick ». Une première année en gestion durant laquelle il se découvre un intérêt certain pour l’économie. Se réoriente alors vers l’économie pure et dure en deuxième année, pour terminer sa licence à la KU Leuven. Un professeur lui propose alors de devenir son assistant. La découverte d’un monde qu’il ne connaissait pas. Le début d’une aventure. Deux années de maitrise (autrement dit, un master de recherche) à la KU Leuven, qui seront suivies d’un doctorat en économie à la Columbia University à New-York.

Son sujet de thèse porte sur la théorie des jeux répétés. Ce concept selon lequel on peut déterminer, sur base de théories mathématiques et scientifiques, comment des individus, avec des intérêts opposés, trouvent les moyens de coopérer. Que ce soit dans une situation de conflit - les « coopérations » mises en place par les soldats des deux côtés des tranchées pendant la Grande Guerre, en dépit des ordres, et de façon spontanée, sont un exemple de théorie des jeux répétés -, ou dans une situation de concurrence économique. Ce sont ces réseaux de coopération entre entreprises, et les problèmes qui en découlent, que Wouter cherche aujourd’hui à creuser, avec l’appui et la collaboration du CEREC. En parrallèle, il est chargé de cours en économie dans les trois années de bac à Saint-Louis et donne ses cours principalement en anglais.

Pendant son séjour à Manhattan, entre son doctorat et les nombreux concerts de punk rock auxquels il assistait à cette époque, Wouter rencontre celle qui deviendra plus tard son épouse. Américaine d’origine vénézuélienne, elle est également économiste. Après son doctorat, ils travailleront là-bas pendant un an d’arrache-pied dans le secteur privé et décideront ensuite de plier bagage pour s’installer en Belgique et fonder une famille. De ce choix est née une petite Florencia. Une famille internationale. Et polyglotte. A la maison, on parle le néerlandais et l’espagnol. A l’école, le français, avec des cours d’anglais.

A la question "que cherchez-vous toujours sans jamais le trouver ?", ce supporter du KSV Roulers répond la sérénité. Il éprouve une certaine difficulté à trouver la tranquillité. Se mettre sur « pause ». Des portes s’ouvrent tous les jours. De nouvelles pistes à explorer. Des coups à jouer. La nature de son métier lui donne en effet l’opportunité de jouer les prolongations. Encore. Toujours. Et on dirait bien que ça lui plaît.

Plus d'infos ? Wouter en quelques dates.