Université Saint-Louis - Bruxelles
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Portrait d'Anaëlle Impe,

doctorante en langues et littératures françaises et romanes

 

Saviez-vous que les mots "frêle" et "fragile" viennent du même mot latin "fragilem" ? Avec cette subtilité que le mot "frêle" est le résultat de l'évolution phonétique régulière de la langue et que le mot "fragile" est un emprunt tardif au mot latin. L'analyse de ces règles et de l'évolution de la langue française, c'est ce qu'Anaëlle Impe, doctorante en langues et littératures françaises et romanes, transmet pendant ses monitorats aux étudiants du cours de « linguistique historique I » donné par Martine Willems. Notre jeune bruxelloise a bien voulu se prêter au jeu du portrait de chercheur. Entrez donc, Mesdames et Messieurs, dans un univers mêlant "vieux françois", mots latins, philosophie, musique et surtout marionnettes, pour votre plus grand plaisir (et celui d'Anaëlle) !

 

Anaëlle Impe a commencé un baccalauréat en Langues et littératures françaises et romanes à Saint-Louis en 2007. C'est pendant ses vacances la même année qu'elle décide de prendre cette voie, sans savoir vraiment dans quoi elle s'embarque. Après avoir terminé ses humanités en option latin-maths, elle se dirigeait plutôt vers le droit. Elle était déjà passée par toutes les vocations auparavant: ingénieur architecte, chercheuse en philosophie des sciences, marionnettiste. Et encore avant cela, égyptologue, pirate, aventurière...  Anaëlle Impe n'a pas pour habitude de faire des plans sur la comète. Elle entame donc son bac en romanes pour se rendre compte, lors d’un cours de première donné par Laurent Van Eynde, que la philosophie lui plaît beaucoup également. Et hop, un double-bac, un !

 

Après ses trois premières années en romanes, elle choisit de quitter sa ville, Bruxelles, pour continuer son master à Liège. Ce choix est alors guidé par un programme ciblé sur la linguistique historique et les langues et littératures médiévales, ses sujets de prédilection. Et puis Martine Willems, qu'elle admire beaucoup, est elle-même passée par les bancs de l’ULg, ce qui ne gâche rien !

 

En septembre 2012, Anaëlle obtient son diplôme de master avec pour sujet de mémoire la survivance de la tradition médiévale dans le théâtre de marionnettes liégeois. Dans ce mémoire, elle parvient à concilier sa passion pour les marionnettes avec sa spécialisation en langues et littératures médiévales. Et elle ne s'arrêtera pas là. Alors assistante en langues et littératures françaises et romanes à Saint-Louis à temps partiel, Anaëlle bénéficie, en janvier 2013, d'un mandat de recherche FSR. A partir d'octobre la même année, la jeune doctorante devient boursière FRESH (Fonds pour la Recherche en Sciences Humaines). Son projet de recherche "Le théâtre des marionnettes au XXIe siècle : un corps à corps monstrueux et grotesque" est alors lancé, avec pour promotrice, Isabelle Ost. Dans ce projet, Anaëlle se pose la question de la différence anthropologique entre la marionnette et l'acteur. Pourquoi choisir une figure du théâtre « par délégation » plutôt qu’un être d’incarnation ? Pourquoi le détour par le non-humain pour mettre en scène nos interrogations d’humains ? Notre jeune chercheuse tentera de démontrer la force (et la magie) de la marionnette, qui permet, par sa présence, sa matérialité toute particulière, une palette d'actions beaucoup plus large qu'un comédien.

 

Cette passion pour la marionnette, Anaëlle la tient de ses parents, musiciens et fondateurs d'une compagnie qui monte des parodies d'opéra baroque du XVIIIe siècle. La compagnie ayant le même âge qu'Anaëlle, sa soeur et elle ont baigné dans cet univers musical et théâtral depuis la naissance. Toutes deux ont évolué dans ce milieu, en passant par les cases solfège, académie, concerts avec leur groupe de musique folk, régie-lumière et réalisation d'accessoires divers.

 

Depuis quelques années, la jeune bruxelloise se forme également à la manipulation et la réalisation des marionnettes. On comprend dès lors mieux la présence de cet ours énorme perché au-dessus de l'armoire de son bureau ! C'est elle-même qui l'a construit. En plus de sa thèse, elle travaille à la réalisation d'un spectacle qui fonctionnerait avec des marionnettes-sacs, qu'elle construit également. En menant ces différents projets de front, elle caresse le rêve de pouvoir un jour combiner parfaitement la recherche et une pratique de la marionnette sans plus se poser la question de savoir où est sa place.

 

A la question : « que cherchez-vous sans jamais le trouver ? », Anaëlle n'a tout bonnement pas de réponse. Et si sa recherche personnelle était simplement d'être heureuse ? Au vu de ses choix jusqu'à maintenant, et de son parcours, il semble que notre jeune chercheuse tire les bonnes ficelles pour y parvenir.

 

Plus d'infos ? Anaëlle en quelques dates.


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